PLF 2026 : les députés rejettent une hausse de la fiscalité sur les déchets et les emballages plastiques
Dans le cadre de l’examen en séance de la partie recettes du projet de loi de finances (PLF) pour 2026, les députés ont adopté ce 19 novembre un amendement défendu par Laurent Wauquiez, supprimant l'article 21 du texte qui prévoyait une augmentation de la fiscalité sur les déchets, notamment l'instauration d'une taxe sur les emballages plastiques, soutenue par le gouvernement dans son projet initial. La droite et l'extrême droite, très mobilisées, ont voté pour l'amendement du patron des députés Les Républicains, à l'inverse des parlementaires Renaissance, MoDem et de la gauche.
Le texte du gouvernement prévoyait un "verdissement de la fiscalité des déchets" avec deux volets : une refonte de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP), qui pèse davantage sur les collectivités, et la création d'une "taxe sur les emballages plastiques" à destination des entreprises. L'objectif de l'exécutif était de responsabiliser les acteurs alors que la France continue de ne pas recycler ses plastiques à hauteur des objectifs fixés par l'Union européenne, ce qui lui a valu une amende de 1,5 milliard d'euros en 2023.
"Tout le monde va payer pour aucun gain environnemental", a lancé Laurent Wauquiez dans l'hémicycle, alertant sur une hausse du coût pour les collectivités qui se répercutera sur les contribuables, et une pénalisation des entreprises françaises qui favoriserait les acteurs étrangers. "Si vous voulez faire de l'environnement, mettez en place une filière de recyclage en France", a-t-il lancé au gouvernement.
À l'inverse, le député MoDem Jimmy Pahun a rappelé que la France "est le plus mauvais élève" de l'Union européenne sur les objectifs de réduction du plastique et de recyclage. "Supprimer cet outil, c'est se priver de la possibilité de faire évoluer l'ensemble de nos biens de consommation vers des pratiques plus durables", a regretté la députée et ancienne ministre écologiste Dominique Voynet.
Le président de l’Association des maires de France avait exprimé son opposition à la hausse de la TGAP pour les collectivités (lire notre entretien), de même que le réseau Amorce, qui l’avait qualifiée de "gabelle de la poubelle". Par contre, Amorce soutenait l'instauration d'une taxe sur les emballages plastiques non recyclés (lire notre article).