Archives

Plus de décentralisation : les Français favorables, mais pour certaines compétences seulement

Une majorité de Français approuvent le renforcement des compétences des collectivités territoriales dans les domaines des transports, du logement et de l'environnement, selon un sondage Ipsos pour l'Association des administrateurs territoriaux de France. La qualité du service public local est jugée bonne.

 

Une majorité de Français estiment que les collectivités territoriales doivent exercer davantage de responsabilités dans les domaines des transports, du logement, ainsi que de l'environnement et de la transition écologique, selon une enquête d'Ipsos pour l'Association des administrateurs territoriaux de France (voir ci-dessous l'intégralité des résultats).
Interrogés sur les priorités du nouvel acte de décentralisation que l'exécutif veut présenter au printemps 2020, les 1.000 Français de 18 ans et plus, sélectionnés par l'institut de sondage approuvent, donc, le transfert au secteur public local des trois grandes compétences qu'a citées le président de la République lorsqu'il a annoncé, fin avril, la réforme.
En revanche, les sondés - qui ont répondu par internet entre le 16 et le 19 septembre derniers - sont majoritairement attachés à ce que certaines politiques, comme l'emploi, la santé, ou encore l'éducation, demeurent du ressort national.

Bonne note pour les services publics locaux

Les personnes étaient par ailleurs interrogées sur la présence de doublons entre les services de l’Etat et ceux des collectivités locales, que le projet de loi dit "3D" (pour différenciation, décentralisation et déconcentration) pourrait tenter de réduire. 81% des Français souscrivent à l'idée qu'"il y a trop" de doublons de ce type.
Un autre avis très largement partagé (86%) concerne la proposition de "confier aux régions la possibilité d'adapter à leur contexte local certaines réglementations décidées à l'échelle nationale". Régions de France soutient cette piste de réforme, dans la perspective du projet de loi de décentralisation.
Les résultats du sondage ne sont guère surprenants : les Français reconnaissent bien aux collectivités un véritable savoir-faire dans la gestion de la proximité et du quotidien. Pour organiser les services publics "là où ils habitent", ils sont 81% à leur faire confiance – contre 19% qui font confiance à l'Etat. Cette préférence pour le secteur public local n'est d'ailleurs pas étrangère à la bonne image que les Français ont de lui et de ses agents. Ils sont 78% à juger, en effet, que les collectivités locales "fournissent des prestations et services de qualité à leurs administrés" et 69% à affirmer "avoir une bonne opinion" des fonctionnaires territoriaux. Mais, attention, s'agissant de la qualité des services publics locaux, la satisfaction des usagers n'est pas acquise ad vitam aeternam : 43% des sondés considèrent qu'elle "se détériore".

"Emploi à vie" des fonctionnaires : pour les Français, c'est clairement non

Interrogés cette fois sur les postes de dépenses des collectivités locales qui doivent augmenter, les Français citent en premier lieu (58%) les "pompiers" – est-ce dû au mouvement social dans ce secteur ? – et les "dispositifs d'économie d'énergie et de transition énergétique". Les crèches et la petite enfance arrivent en troisième position (51%).
Les collectivités locales peuvent-elles faire face à leurs nouvelles missions sans augmenter l'impôt ou réduire le niveau de leurs prestations ? Sur cette question très sensible, qui intéressera les candidats aux prochaines élections municipales, les Français sont partagés : le "non" l'emporte (51%), mais de très peu face au "oui" (49%).
Interrogés sur la fonction publique territoriale, 76% des Français estiment qu'"il faut aligner le régime de retraite des fonctionnaires sur le régime du secteur privé". Une opinion qui est moins souvent admise chez les fonctionnaires territoriaux. Ipsos a interrogé le mois dernier un panel de 500 d'entre eux, représentatif de la fonction publique territoriale : 57% d'entre eux pensent qu'il faut une telle harmonisation en matière de retraites.
Sur la nécessité de maintenir "l'emploi à vie des fonctionnaires", le grand public et les agents territoriaux divergent : seulement 37% des Français sont en sa faveur, contre 66% des fonctionnaires territoriaux.

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis