Plusieurs associations de collectivités signent une "déclaration de Liège" sur l’adaptation au changement climatique

En clôture du sommet Climate Chance Europe tenu en Wallonie début février, plusieurs associations de collectivités ont paraphé une feuille de route commune relative à l’adaptation au changement climatique, exhortant notamment la Commission européenne à la poursuite et au renforcement du "Pacte vert".

Alors que le prochain plan national d’adaptation au changement climatique commence à prendre forme (voir notre article du 24 janvier), plus de 70 associations ont paraphé début février, à Liège, une "feuille de route de l’adaptation au changement climatique des acteurs non étatiques", dite "déclaration de Liège", en clôture d’une manifestation organisée par l’association Climate Chance dans le cadre de la présidence belge du Conseil de l’Union. Parmi elles, plusieurs organisations représentant les collectivités, comme l’Association française du conseil des communes et régions d’Europe (Afccre), Eurocities, France urbaine, l’Iclei, Regions4, Energycities, Polis, Fedarene ou encore la Fédération nationale des agences d’urbanisme.

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Maintenir et renforcer le pacte vert, teinté de bleu

Les signataires y appellent notamment à maintenir l’ambition initiale du Pacte vert, cap qui n’est pas aisé à tenir (voir notre article du 7 février) alors que la contestation grossit (voir notre article du 5 février). Ils demandent en particulier à la Commission européenne de "mettre activement en œuvre les stratégies ‘Biodiversité 2030’ et ‘De la ferme à la table/(fourchette)’", particulièrement dans le viseur. Plus encore, ils lui demandent de "mettre à jour et d’accroître l’ambition de ses politiques au-delà de la stratégie d’adaptation 2021". Et ce, notamment en fixant "des objectifs intermédiaires et des jalons pour ouvrir la voie à l’objectif de résilience de la stratégie pour 2050, y compris des indicateurs pour suivre les progrès sur le terrain", en élaborant "des propositions concrètes pour intégrer l’adaptation à tous les niveaux de gouvernance et dans les politiques sectorielles" – visant explicitement l’agriculture, l’industrie, l’énergie et les transports – ou encore en consacrant "une part suffisante des fonds et des nouvelles ressources de l’UE aux solutions fondées sur la nature". Des fonds qui devraient en outre être "plus facilement accessibles aux initiatives menées par les communautés et les autorités locales" dans le prochain cadre financier pluriannuel. Éternel chantier (voir notre article du 6 février).

Pointant la "crise mondiale de l’eau", ils plaident pour qu’à ce Pacte vert soit en outre intégré un "Pacte bleu" (volonté déjà affichée par la Commission – voir notre article du 1er juin 2021), soulignant "la nécessité d’encourager la protection, la conservation et la restauration des ressources en eau et des écosystèmes aquatiques et marins". 

L’adaptation, "priorité clé"

Les signataires appellent plus largement à faire de l’adaptation au changement climatique "une priorité clé dans l’élaboration des politiques, à intégrer une culture de la prévention et de la résilience à tous les niveaux de gouvernance et à produire des évaluations des risques climatiques et environnementaux afin d’informer et de renforcer les futurs plans d’adaptation". Les gouvernements locaux, mais aussi le secteur privé – en particulier "les assureurs et les investisseurs" –, les syndicats et la société civile sont appelés à participer à la conception de ces plans, qui devront en outre "tenir compte de la dimension de genre". Les signataires soulignent notamment "l’importance de la prise en compte des questions d’adaptation dans le cadre des marchés publics", et s’inquiètent des risques que peut engendrer la "maladaptation".

Rural au service de l’urbain ?

Les signataires conviennent également de "prendre en compte, dans une société européenne où la majorité de la population vit dans les villes, l’importance d’une planification urbaine et de l’habitat qui tienne compte de l’accélération du besoin d’adaptation à la triple crise sanitaire [changement climatique, perte de la biodiversité et pollution], en particulier en termes de santé". Mais aussi à "concevoir des politiques territoriales de développement et d’adaptation durables basées sur la pertinence des territoires ruraux pour la biodiversité et les solutions fondées sur la nature, qui prennent en compte les liens fonctionnels entre les territoires ruraux et urbains et leurs environnements naturels". L’agenda rural européen semble loin.

 

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