Rennes fait le point sur la première édition du budget participatif (35)

Dans le cadre de la Fabrique citoyenne mise en place par la ville de Rennes (200.000 habitants), un référendum a déjà été organisé pour consulter les parents d'élèves sur les nouveaux rythmes scolaires, un médiateur sera nommé courant 2016, et un conseil des témoins tiré au sort... Le budget participatif procède de la même volonté de faire participer les habitants à certaines décisions.

5% du budget d'investissement de Rennes

Doté de 3,5 millions d'euros par an, soit 5% du budget d'investissement de la ville de Rennes, le budget participatif est une affaire sérieuse. Il s'agit d'un appel à projets citoyens lancé auprès d’habitants, à l'échelle de la commune. Les projets doivent porter uniquement sur des dépenses d'investissement. Les dépenses de fonctionnement (salaires, loyers…) ne sont pas retenues.

Participation citoyenne accompagnée par la ville

La ville a accompagné les porteurs de projets, sans se prononcer sur l’opportunité des actions proposées. Elle a organisé une agora citoyenne sur plusieurs jours, dans un grand espace en centre-ville permettant aux Rennais de venir discuter des propositions avec leurs promoteurs et les techniciens de la ville. Un site internet interactif a été mis en ligne. Rennes a consacré à l'opération un budget de 168.000 euros, dont 50.000 euros pour la communication.

992 projets déposés, 52 retenus puis validés

Tous les habitants peuvent proposer des projets : ils sont examinés par la mission "démocratie locale", un service technique de la commune qui vérifie qu'ils sont de la compétence de la ville et qu'ils concernent des dépenses d'investissement.
En 2015, pour la première édition de ce budget participatif, 992 projets ont été déposés, Ils émanent d’associations quartiers ou de parents d’élèves, mais également de particuliers regroupés autour d’une envie, d’une idée. 241 ont été présentés sur le site internet interactif et soumis au vote de la population rennaise. Le vote s'est effectué par Internet ou sur des bornes mis à disposition des habitants. Tous les Rennais, quels que soient leur âge ou leurs origines peuvent voter, pour un ou plusieurs projets.
52 projets ont finalement été retenus par 6.961 habitants qui ont participé au vote.
Ils ont ensuite été définitivement approuvés par le conseil municipal du 14 mars 2016.

Grande inventivité de la part des habitants

Des aménagements pour les vélos, des bacs à potagers publics, un parquet de bal mutualisé pour les quartiers, l’accès au numérique dans un quartier populaire et des chèvres pour tondre les jardins : les projets ont tous leurs raisons d’être. Ils sont décrits sur le site internet de la Fabrique citoyenne. L'ensemble de ces réalisations, grandes et petites, doit être finalisé rapidement. Leur mise en œuvre prouve que le dispositif fonctionne et dynamisera la deuxième édition.

Implication d’habitants pas habitués des assemblées municipales.

"Ce premier budget participatif a permis d'impliquer des habitants qui ne sont pas des habitués des assemblées municipales. De nombreux jeunes, d'ordinaire peu engagés dans les affaires publiques, se sont lancés dans l'aventure", se félicite le maire adjoint, Didier Le Bougeant. C'est un point important que retiennent les élus.
Pour le deuxième budget participatif, doté lui aussi de 3,5 millions, les élus souhaiteraient mobiliser davantage d'habitants : plus de porteurs de projets, y compris parmi les Rennais les moins habitués à défendre un dossier ; plus de votants également, car si près de 7.000 personnes ont pris part à la première édition, cela ne représentent que 3,5% de la population totale de la ville.

Perspectives : mieux répartir les projets dans la commune

Lors de la première édition, les Rennais ont d'abord voté pour le projet de leur quartier, puis ils ont complété avec des projets en centre-ville qui, de ce fait, ont attiré plus de suffrages.
Les élus souhaitent enfin que les projets retenus soient mieux répartis dans la commune. "Nous n'arriverons pas à une égalité stricte, commente le maire-adjoint, mais nous devons trouver le moyen de rééquilibrer."

Les habitants ont pointé de vrais besoins

"Les projets non lauréats ont une seconde chance", précise le maire-adjoint délégué à la vie des quartiers. Ils pourront être réalisés quand même, car les habitants ont pointé de vrais besoins. A suivre donc.

Luc Blanchard, Studio Graph, pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info