Salon des maires – Gestion de l’eau : une "priorité absolue" pour 96% des collectivités
Présentée ce 19 novembre dans le cadre du Salon des maires, une étude réalisée par le Syndicat professionnel Atep (Acteurs du traitement des eaux de la parcelle) avec Infopro Digital auprès d’élus municipaux pour l’essentiel montre que pour 96% des collectivités, la gestion de l’eau constitue une "priorité absolue" à l’échelle de leur territoire. Interrogées sur les actions mises en œuvre pour préserver ces ressources, elles citent d’abord "la réduction ou l’adaptation des aménagements de façon à réduire l’artificialisation des sols (58%)" puis la réutilisation des eaux de pluie (46%).
© Ville d'Achicourt- SNPC/ Installation d'une cuve de récupération d'eau de pluie pour entre autres permettre l’arrosage des espaces verts et le nettoyage des mobiliers urbains et préserver les ressources en eau potable,
Une "priorité absolue" pour leur territoire : c’est ce qu’ont déclaré à propos de la gestion de l’eau 96% des collectivités interrogées dans le cadre de l’étude* présentée ce 19 novembre, lors du Salon des maires, par le Syndicat professionnel Atep (Acteurs du traitement des eaux de la parcelle) avec Infopro Digital. Globalement, si l’entretien et la maintenance des réseaux restent un enjeu de premier plan pour 35% des collectivités, les préoccupations liées à l’adaptation au changement climatique (sécheresse, inondations) sont citées par 30% des élus et techniciens sondés. Et 10% d’entre eux admettent aussi prêter une grande attention à la sobriété des usages via la réduction des prélèvements d’eau.
La réduction de l'artificialisation des sols à égalité avec le déploiement de stations d'épuration
Interrogées sur les principales actions qu’elles ont engagées, 58% des collectivités déclarent avoir œuvré pour réduire l’artificialisation des sols et 20% prévoient de mener des actions dans cette direction. Est cité, à égalité (58%), le déploiement de stations d’épuration pour l’assainissement des eaux. En troisième position vient l’utilisation des eaux de pluie, mentionnée par 46% des élus et agents interrogés. Un quart des répondants admet déjà agir sur ce volet depuis plus de 3 ans. Et 32% font part de leurs intentions à l’avenir. Pour les eaux grises, 23% d’intentions sont à noter, avec une forte concentration en Île-de-France (50%) là où la densification urbaine est la plus forte.
Invitées à détailler les usages des eaux de pluie, 73% des collectivités déclarent s’en servir pour arroser leurs espaces verts. Viennent ensuite la recharge des nappes phréatiques (55%), l’usage à l’échelle du bâtiment (38%), le nettoyage de la voirie (32%) ou la gestion des incendies (30%). Ce sont les établissements recevant du public (47%) qui sont les plus concernés par des actions visant à économiser l’eau, suivis des bâtiments scolaires (42%).
Gestion de l'eau à la parcelle : 43% des collectivités engagées
43% des collectivités affirment déployer déjà des actions de gestion de l’eau à la parcelle, consistant selon la définition de l’Atep à restituer une eau la moins souillée possible et au plus près de sa source, et 22% indiquent qu’elles le souhaiteraient. Parmi les 43% de collectivités engagées en ce sens, 53% sont des intercommunalités, disposant certainement de services structurés (urbanisme, aménagement, gestion des eaux pluviales urbaines) et soumises à des exigences réglementaires plus fortes, notamment par la transposition des directives européennes, analyse l’Atep. À l’inverse, parmi les 16% de collectivités qui déclarent ne pas avoir l’intention d’agir, 23% sont des communes et 8% des intercommunalités.
Au sein des collectivités concernées par la gestion de l’eau à la parcelle, 54% se tournent plutôt vers des solutions de gestion des eaux pluviales (système d’infiltration, d’évapotranspiration, stockage…) et 29% vers la valorisation des eaux non conventionnelles. En cumulé, 70% des collectivités déclarent vouloir développer la valorisation des eaux impropres à la consommation humaine. Une collectivité sur deux souhaite en outre accompagner les particuliers à travers des opérations groupées de rénovation des dispositifs d’assainissement non collectif (ANC).
Besoin de financements et d'accompagnement
Interrogées sur les freins rencontrés dans la mise en œuvre des actions, 47% des collectivités expriment la difficulté à obtenir des financements et 33% l’entretien et la maintenance des systèmes existants. 28% mettent aussi en exergue des freins structurels comme la gestion administrative et une même proportion le manque d’information sur les aides et solutions existantes. Surtout, seules près de la moitié des collectivités (48%) estiment qu’elles sont suffisamment accompagnées pour faire face aux effets du changement climatique (sécheresse, inondations…), avec des besoins encore plus forts revendiqués pour les communes.
En miroir des données issues des collectivités, l’étude fournit aussi des éléments sur la perception du grand public. Ainsi, 67% des usagers reconnaissent que leur commune s’implique pour faire des économies d’eau et 63% qu’elle agit suffisamment pour mieux gérer les ressources en eau.
Au niveau individuel, 93% des Français interrogés se disent eux-mêmes attentifs à leur consommation d'eau et 51% déclarent récupérer des eaux de pluie pour l’arrosage du jardin, le nettoyage de la voiture, etc. 70% des usagers placent les enjeux liés à la sécheresse comme prioritaires, 5% partageant ce point de vue concernant les inondations et 8% pensant aussi utile d'anticiper les risques d'incendie. Mais pour passer eux-mêmes à l’action, 28% des Français avouent manquer de connaissances sur les solutions existantes et 21% sur les aides financières à leur disposition.
*Étude réalisée par Infopro Digital Études du 25 septembre au 17 octobre 2025 sur un échantillon de 223 élus et agents de collectivités locales et 1.000 Français représentatifs de la population nationale.