Un guide pour passer au tourisme durable

ADN Tourisme publie un guide pour aider les élus locaux à engager leur territoire dans des pratiques touristiques plus durables. S'il dresse des constats parfois pessimistes, il démontre, à travers des dizaines de réalisations concrètes, que les solutions ne sont jamais loin.

Mieux comprendre les enjeux du développement durable en matière de tourisme pour permettre aux décideurs publics de mieux y faire face, c'est l'ambition d'un guide publié par ADN Tourisme le 10 novembre, jour de l'ouverture de la COP30 à Belém, au Brésil. Intitulé "Tourisme et développement durable : comprendre et agir", ce document entend sensibiliser et accompagner les collectivités territoriales et les organismes institutionnels de tourisme (offices, comités départementaux et régionaux de tourisme) dans leur prise de décision et la mise en œuvre d'une stratégie touristique responsable sur leur territoire.

"Repenser l'ensemble de la chaîne touristique"

Le document aborde l'ensemble des thématiques sur lesquelles le tourisme peut avoir un impact, qu'il soit social, environnemental ou économique. D'emblée, il pose que l'accès universel à l'offre touristique "doit être un enjeu fort des opérateurs", mais que cela "implique de repenser l'ensemble de la chaîne touristique", notamment en matière d'aménagement des sites et de formation des personnels. Mais un tourisme accessible, ce sont aussi des tarifs adaptés à tous les publics, y compris les plus démunis, ou des dispositifs d'aides au départ. En matière sociale, le guide insiste sur le lien entre visiteurs et habitants, car "l'acceptabilité du tourisme repose sur un équilibre fragile", y compris en matière d'emploi et de conditions de travail.

En matière environnementale, si le tourisme peut être "un allié' pour la protection des écosystèmes par l'investissement des revenus qu'il génère, il peut aussi bien nuire à la biodiversité et s'avérer néfaste pour les ressources naturelles. Et cela sans compter l'empreinte carbone générée par le tourisme, depuis le transport des visiteurs jusqu'à la gestion des déchets et l'importante consommation d'eau que le tourisme occasionne, puisqu'un touriste consomme 230 litres d'eau par jour, contre 150 pour un habitant permanent.

Retours d'expériences inspirantes

Quant à l'impact économique du tourisme sur les territoires, il est le plus souvent positif en raison du caractère non délocalisable des emplois et des infrastructures touristiques et culturelles. Mais à condition de développer une "gouvernance partagée" et d'encourager une "concertation avec les parties prenantes", sans oublier le nerf de la guerre : le financement de projets valorisant le territoire.

Au-delà de ces constats "parfois peu encourageants", comme le concèdent ses auteurs, le guide livre des propositions d'action à travers des retours d'expériences inspirantes et des bonnes pratiques. On y retrouve, pêle-mêle, la location de vélos adaptés à Amiens métropole pour faciliter l'accessibilité, un contrat de projet partenarial d'aménagement (PPA) pour anticiper l'érosion du littoral à Saint-Jean-de-Luz, une coordination entre acteurs publics et privés à Granville pour établir une "vision stratégique transversale", la création d'un label "Artisan du tourisme" pour faire connaître les artisans de proximité aux visiteurs en Seine-et-Marne, l'accompagnement des hôtels, restaurants et campings pour réduire la production de déchets à Dinan ou encore le retrait de toutes les poubelles tout au long des 14 kilomètres de la plage du Porge-Océan. Autant de réalisations qui montrent que les obstacles en matière de tourisme durable ne sont pas insurmontables.

 

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