A69 Castres-Toulouse : Etat et concessionnaire visent une inauguration "dans une année"
Après la reprise en début d'été du chantier de l'A69 qui "revient à plein régime", l'Etat et le concessionnaire Atosca visent une inauguration de l'autoroute contestée "dans une année", même si le dossier doit encore être examiné fin novembre par la justice administrative. L'objectif est "de pouvoir inaugurer ce chantier (...) dans une grande année, environ 12 à 13 mois supplémentaires", a affirmé ce 5 septembre le ministre des Transports, Philippe Tabarot, en visite dans le Tarn sur ce projet pour la deuxième fois en six mois.
En avril, le chantier était alors en suspens à la suite d'un jugement du tribunal administratif de Toulouse ayant estimé qu'il n'y avait pas de "raison impérative d'intérêt public majeur" (RIIPM) justifiant les dégâts environnementaux causés par le projet (lire notre article), et le ministre avait dénoncé la situation "ubuesque" née de cette décision. En parcourant une parcelle où Atosca procède actuellement à des dynamitages, Philippe Tabarot s'est satisfait vendredi de l'état de reprise des travaux autorisée depuis mai par la cour administrative de Toulouse (lire notre article).
Du côté des opposants au projet, le collectif La Voie est libre (LVEL) a dénoncé une "opération de communication" du ministre. "La probabilité que la mise en service de l'A69 soit dans un an est aussi grande que celle de voir Philippe Tabarot encore ministre le 11 septembre", a ironisé pour l'AFP un porte-parole de l'association. "Evidemment, le futur ex-ministre n'a que faire de la procédure juridique en cours", a-t-il estimé, à propos de la future audience au fond devant la cour administrative d'appel de Toulouse. Fin novembre, cette juridiction doit en effet se pencher sur la décision du tribunal administratif ayant annulé l'autorisation du chantier. "Il faut quand même rappeler que pour l'instant, en droit, l'A69 est illégale aujourd'hui", a insisté LVEL.
Interrogé sur l'audience d'appel, Philippe Tabarot s'est dit "optimiste". "Je pense et j'espère que la cour administrative d'appel a compris l'intérêt de ce projet et que tout a été fait dans les règles", a dit le ministre. "Nous respecterons bien sûr les prochaines décisions de justice et nous espérons que ces décisions de justice seront respectées également par les opposants du projet, qu'ils accepteront : on est dans un Etat de droit, quelle que soit la décision, il faut la respecter", a insisté Philippe Tabarot.
Concernant cette échéance devant la justice, le directeur général d'Atosca, Martial Gerlinger, a déclaré : "je suis là pour respecter un contrat, pour livrer une autoroute attendue sur ce territoire et je suis là bien entendu pour respecter les décisions de justice et je n'ai rien d'autre à dire à ce sujet". "Ça fait deux mois et demi qu'on travaille, avec quasiment le même effectif que celui du moment de l'arrêt, on est à 800 personnes qui travaillent sur le chantier, 320 engins", a également souligné Martial Gerlinger. Devant le ministre, le directeur général a évoqué un "chantier en pleine effervescence". Il a présenté un planning prévoyant le début de la pose du revêtement de l'autoroute "à partir de fin 2025" et les "finitions, aménagements paysagers et essais" au "3e trimestre 2026".
"Un chantier qui doit se terminer d'ici 12-13 mois, ou plus tard au 15 octobre, ça correspond à ce que l'on souhaite", s'est félicité le président PS du département du Tarn, Christophe Ramond. "On fait confiance à l'État bien évidemment (...) on a mobilisé plusieurs centaines de millions d'euros, il faut absolument veiller à ce qu'on termine", a-t-il dit.