Duralex collecte près de 20 millions d'euros d'intentions d'investissement en 48h
La levée de fonds lancée le 3 novembre 2025 par Duralex auprès des citoyens a rapporté près de 20 millions d'euros d'intentions d'investissement, soit quatre fois plus que ce qui était prévu. Avec ces fonds, et après avoir installé une équipe de commerciaux et responsables marketing, la Scop va pouvoir lancer les investissements nécessaires pour moderniser son usine, développer de nouveaux produits et conquérir ainsi des parts de marché pour augmenter son chiffre d'affaires.
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"On n'en revient pas, on est à près de 20 millions d'euros d'intentions de financement en 48h, c'est énorme !" Le directeur général de Duralex ne cache pas son émotion face au succès de la levée de fonds que la verrerie a lancée le 3 novembre 2025. Plus de 20.000 personnes y ont participé, pour un ticket moyen autour de 900 euros. "Cela vient de toute la France, explique à Localtis François Marciano, cela nous rassure sur le potentiel de l'entreprise." Un enthousiasme qui dépasse d'ailleurs les frontières de la France. "Quand nos distributeurs aux Etats-Unis et en Asie ont appris cela, c'étaient des cris de joie, se réjouit le directeur général, vous n'imaginez pas ce qu'on est capable de générer comme émotion !" Et pour offrir au plus grand nombre la possibilité de participer à cette aventure, le montant maximum d'investissement a été plafonné à 1.000 euros par personne et l'accès à la pré-collecte est suspendu, indique l'entreprise dans un communiqué du 5 novembre. Il ne s'agit pour le moment que de promesses d'investissements. La levée de fonds ouvrira officiellement courant novembre sur la plateforme Lita, prestataire de services financiers participatifs, avec la possibilité pour les investisseurs ayant réservé leur participation de confirmer leur engagement.
Pendant 30 ans il n'y a pas eu d'investissement
La célèbre verrerie, basée à La Chapelle-Saint-Mesmin, près d'Orléans, a connu des difficultés financières avant d'être reprise à la barre du Tribunal de commerce en juillet 2024 par ses plus de 200 salariés sous la forme d'une Scop (société coopérative et participative). Après la reprise, la nouvelle équipe a recruté des commerciaux et responsables marketing pour réveiller la marque, des fonctions essentielles qui n'étaient plus remplies depuis plus de trente ans.
Deuxième défi majeur aujourd'hui : prendre des parts de marché, donc investir dans de nouvelles machines pour sortir des nouveautés et développer de nouveaux produits. D'où la levée de fonds. "Pendant trente ans, il n'y a pas eu d'investissement, détaille François Marciano, il n'y a par exemple pas d'eau potable sur le site, il faut aussi de l'argent pour remettre le site aux normes, pour augmenter la productivité et créer de la nouveauté."
Un minimum de 100 euros
La collecte proposait aux citoyens de participer à l'aventure en investissant un minimum de 100 euros, sur le site internet de Lita. En échange, les particuliers reçoivent des titres participatifs, correspondant à des quasi fonds propres pour la coopérative. Ils réalisent un placement rémunéré (on parle d'un taux d'intérêt annuel de 8% bruts pour une durée d'investissement de sept ans) mais qui n'est pas sans risque, le remboursement au bout de ces sept années n'étant pas garanti ni sur le capital ni sur les intérêts et dépend de l'évolution de l'activité de Duralex.
Cette collecte maintenant terminée va permettre à l'entreprise de lancer les investissements nécessaires pour conquérir de nouveaux marchés comme la décoration. Les sommes allant au-delà des espérances, le directeur général cherche des solutions pour proposer d'autres modalités aux citoyens, comme une cagnotte destinée à recueillir les montants moins importants.
Des salariés qui veulent sauver leur boîte
Pour les salariés engagés dans la Scop, il faudra aussi attendre les résultats de l'entreprise pour toucher des dividendes. "Je leur ai dit 'pendant quatre ou cinq ans, vous n'aurez rien car nous avons trop besoin de transformer cette usine, mais si on réussit, dans cinq ans, vous récupérerez votre capital et vous aurez votre premier dividende', explique François Marciano, ils sont tous à fond, ce ne sont pas des actionnaires qui veulent récupérer leur gain immédiatement mais des salariés qui veulent sauver leur boîte". Et c'est aussi l'atout de cette nouvelle structure : la motivation des salariés partie prenante du développement de la Scop. "C'est toute la différence, détaille le directeur général, j'ai déjà gagné plus de 12% de consommables, les salariés étant plus responsables et plus vigilants, comme c'est leur entreprise !"
Pour le patron de Duralex, il y a une véritable envie en France de soutenir ce type d'entreprises. L'homme précise toutefois : "Le premier soutien, c'est d'acheter les produits de Duralex dans les magasins ou sur son site internet !" Le message est lancé.