Emploi associatif sanitaire et social : une hausse moins importante qu’ailleurs, reflet des difficultés de recrutement

Entre 2018 et 2024, les associations et fondations du secteur sanitaire et social ont vu leurs effectifs augmenter de 8%, ce qui cache des évolutions très différentes d’un domaine à l’autre. La santé, l’hébergement social et la protection de l’enfance ont beaucoup recruté, les domaines du handicap et des personnes âgées ont connu des augmentations plus modestes, tandis que l’aide à domicile a perdu 8% de ses salariés, selon le dernier bilan de l’Uniopss et Recherches et Solidarités. 

Le secteur non-lucratif sanitaire et social comptait 1,2 million de salariés, employés par 39.350 structures (95% d’associations et 5% de fondations) en 2024. L’Uniopss et Recherches et Solidarités ont dévoilé il y a quelques jours la dernière édition de leur bilan en la matière, "marqué par une légère progression de l’emploi salarié, dans un secteur médico-social qui demeure sous tension". Ce bilan comprend une analyse nationale, mais également des chiffres par région qui mettent en lumière des évolutions différentes selon les territoires (dont des hausses particulièrement soutenues de l’emploi non-lucratif sanitaire et social en Guyane, en Martinique, à La Réunion et, dans une moindre mesure, en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France). 

Entre 2018 et 2024, le nombre de salariés de ce secteur a progressé de 8,3%, ce qui est inférieur à la hausse des effectifs de "l’ensemble du secteur non lucratif et l’ensemble du secteur privé enregistrant la même progression (+9,2%)". Pour l’Uniopss, ces données sont à mettre en perspective "avec la crise majeure que traverse le secteur médico-social, heurté de plein fouet par un manque d’attractivité des métiers et une difficulté à recruter à l’aune de besoins croissants". 

"Le domaine de l’aide à domicile décroche nettement du reste du secteur"

Dans le détail, les plus gros effectifs se situent dans les domaines du handicap (360.000 salariés en 2024, soit 30% du secteur), de la santé (195.000 salariés soit 16%), de l’aide à domicile (149.000 salariés, soit 12%) et des personnes âgées (133.000 salariés, soit 11%). Si le nombre de salariés a progressé dans les associations et fondations du handicap (+3% entre 2018 et 2024), des personnes âgées (+6,5%) et même très fortement dans la santé (+18%), ce n’est pas le cas dans l’aide à domicile (-8% entre 2018 et 2024, avec toutefois un ralentissement de la baisse en 2024). "Le domaine de l’aide à domicile décroche nettement du reste du secteur", commente l’Uniopss. 

Les effectifs de tous les autres domaines sont en effet en hausse entre 2018 et 2024 : +9% pour l’accueil de jeunes enfants sans hébergement (c’est-à-dire les crèches, qui comptent 48.000 salariés en 2024), +23% dans la protection de l’enfance-jeunesse (79.000 salariés) et jusqu’à +32% dans l’hébergement pour adultes en difficulté (50.000 salariés). 

Les employés du secteur non-lucratif sanitaire et social touchent un salaire moyen annuel de 27.500 euros, avec des variations selon les domaines (plus élevé dans le domaine des personnes âgées, moins élevé dans le champ du handicap du fait de l’aide par le travail "dont la rémunération garantie est encadrée entre 55,7% et 110,7% du Smic"). Le faible salaire moyen annuel dans l’aide à domicile (20.100 euros) s’explique notamment par la prégnance des temps partiels (de l’ordre de 75% des aides à domicile, tous statuts confondus, selon la Drees), ce qui est moins le cas dans les autres domaines (35% de temps partiel dans l’ensemble du secteur sanitaire et social non-lucratif). 

 

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