Économie sociale et solidaire : une croissance de l’emploi soutenue par les secteurs de la santé et de l’hébergement médicosocial

Entre juin 2023 et juin 2024, les emplois de l’économie sociale et solidaire ont connu une croissance plus importante que les années précédentes et que le reste de l’économie privée. En termes de statut, ce sont les fondations qui connaissent la dynamique la plus favorable.   

Les effectifs de l’économie sociale et solidaire (ESS) ont augmenté de 1,4% entre le deuxième trimestre 2023 et le deuxième trimestre 2024, ce qui correspond à "un rythme deux fois plus soutenu que la tendance observée ces 10 dernières années", signale l’Observatoire national de l’ESS, porté par ESS France, dans une note de conjoncture publiée le 27 janvier 2025. Cette croissance est également supérieure à celle des emplois hors ESS. 

Il s’agit d’un peu plus de 31.000 emplois supplémentaires (en net) en un an pour l’ESS qui compte 2,7 millions de salariés (soit près de 14% des emplois du secteur privé). Cette dynamique de l’emploi dans l’ESS varie selon les régions, "oscillant entre +0,2% en Grand Est et +2,7% en Corse". Plus de la moitié de ces emplois ont été créés en Île-de-France (+9.700 emplois), Auvergne-Rhône-Alpes (+3.600) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (+3.200). L’observatoire relève par ailleurs que les salaires ont augmenté moins vite que l’inflation entre juin 2023 et juin 2024 (+2,1%, contre +2,4% dans le privé hors ESS, par rapport à une inflation à +2,2% sur cette période). 

Dans l’ESS, l’hébergement social et médicosocial gagne des emplois, l’aide à domicile en perd 

La croissance des effectifs a été, proportionnellement, davantage le fait des fondations employeuses (+4,1%), des mutuelles (+2,7%) et des coopératives (+1,9%) que des associations (+1%, soit tout de même 19.000 postes supplémentaires). Quant au nombre d’établissements, il a stagné ou légèrement baissé, comme dans le privé hors ESS, sauf concernant les fondations qui ont connu "une dynamique inverse avec +2,4% d’établissements sur un an". L’Observatoire de l’ESS rappelle que les fondations œuvrent principalement (66% des établissements) dans le social (48% des effectifs) et le sanitaire (33% des effectifs), deux secteurs caractérisés par "de fortes dynamiques d’emploi". La santé et l’hébergement médicosocial tirent également la croissance des effectifs des mutuelles et des associations, mais l’aide à domicile associative continue à perdre des emplois (-0,6%). 

Tous statuts de l’ESS confondus, les emplois se sont ainsi d’abord créés dans l’hébergement social et médicosocial (+11.600 emplois dans le grand âge, le handicap et l’enfance), la santé (+8.900 emplois, pour des activités de médecine généraliste, spécialiste et hospitalière), l’action sociale sans hébergement hors aide à domicile (+5.400 emplois), les arts et spectacles (+3.900 emplois) et l’enseignement (+2.100 emplois). 

À l’issue d’une rencontre avec les dirigeants de l’Union des employeurs de l’économie sociale et solidaire (Udes), Véronique Louwagie, ministre en charge de ce domaine, a indiqué le 3 février 2025 qu’elle était en train de construire sa feuille de route pour "accélérer le développement de l'ESS et soutenir les structures qui font vivre nos territoires".