Emplois francs : la Dares relève un "fort effet d'aubaine"

77% des employeurs déclarent qu'ils auraient embauché la même personne sans l'aide associée aux "emplois francs". C'est le constat d'une étude de la Dares (ministère du Travail) publiée le 25 septembre, révélant ainsi un "fort effet d'aubaine". Pour seulement 6% des employeurs, l'aide a été décisive dans leur recrutement. Et dans 5% des cas, il y a eu un "effet de substitution" : le poste aurait été pourvu mais aurait bénéficié à une autre personne.

Instauré à titre expérimental à partir de 2018, le dispositif des emplois francs permet aux employeurs de toucher une prime en cas d’embauche d’un habitant d’un quartier prioritaire de la politique de la ville. Cette aide est actuellement de 5.000 euros par an sur trois ans (soit 15.000 euros) pour une embauche en CDI et de 2.500 euros par an sur deux ans pour un CDD de plus de six mois. Le dispositif a connu un léger infléchissement en 2022, avec 26.800 nouveaux emplois francs, soit une baisse de 2,3% sur un an, selon les derniers chiffres de la Dares mis à jour fin août. Au total, 48.900 personnes bénéficiaient d'un emploi franc fin 2022.

Cette nouvelle étude ne joue pas en faveur du dispositif au moment du débat budgétaire. Toutefois, la Dares souligne que "les emplois francs améliorent la qualité des emplois qui auraient été créés sans l’aide". "D’après les employeurs, parmi les embauches n’étant pas associées à une création d’emploi, la part de CDI et celle des contrats à temps complet auraient été moins élevées en l’absence du dispositif", observe le service statistique du ministère du Travail.

Au mois de juillet, la direction du Budget préconisait de "transformer et recentrer" le dispositif.

 

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