Quand la démocratie participative œuvre pour la végétalisation de Ramonville-Saint-Agne (31)
Le projet de végétalisation de Ramonville-Saint-Agne en Haute-Garonne a pris appui sur plusieurs instances de démocratie participative mises en place au cours des vingt dernières d’années. En guise de bilan, l’écoute développée parmi les participants et l’engagement citoyen viennent valider la démarche.

© Mairie de Ramonville-Saint-Agne
L’instauration d’instruments de démocratie participative à Ramonville-Saint-Agne, une commune de 15 200 habitants au sud de l’agglomération toulousaine, a commencé au mitan des années 2000 et se poursuit encore aujourd’hui. Plusieurs groupes participatifs ont été créés, parmi lesquels figurent les conseils de quartier, l’assemblée citoyenne, le conseil des jeunes et le groupe citoyen pour le climat. Les modalités de recrutement des membres sont variables : les conseils de quartier et le conseil des jeunes sont composés de citoyens volontaires, l’assemblée citoyenne et le groupe citoyen pour le climat sont formés par des habitants tirés au sort. Une diversité de recrutements que le maire de Ramonville revendique : « Ces différentes modalités d’implication des habitants ont pour objectif de favoriser leur plus large participation et leur représentativité ».
Végétalisation et budget participatif
Ces instances de consultation de la population sont mobilisées depuis plusieurs années pour mettre en œuvre la bifurcation écologique, en recueillant les projets des habitants et en leur soumettant ceux de la commune. C’est notamment le cas pour végétaliser la ville. Ainsi, dans le cadre des budgets participatifs de 2022-2023, huit projets sur les 16 retenus concernaient la végétalisation. La procédure se déroule en plusieurs étapes. Les conseils de quartier concernés (il en existe trois dans la commune) donnent, ou non, leur assentiment. Puis les services municipaux évaluent la faisabilité technique des projets ainsi que leur respect des règles des budgets participatifs. Enfin, les projets validés par ces deux instances sont soumis au vote électronique des habitants, pour être définitivement adoptés.
Une concertation systématique
Les projets de végétalisation peuvent également provenir d’autres sources. L’assemblée citoyenne et le groupe citoyen pour le climat ont, par exemple, travaillé sur l’identification de lieux à végétaliser et sur l’aménagement d’espaces verts. Quand les projets sont à l’initiative de la commune, ils font l’objet d’échanges et de discussions collectives avec les instances de participation des habitants. « Quelle que soit l’origine d’une initiative, elle passe par le tamis de la démocratie ouverte, insiste le maire. On essaie toujours de donner au citoyen un rôle d’acteur. » Par exemple, le projet de désimperméabilisation d’une cour d’école a été conçu en association avec les élèves et le conseil de quartier.
Des échanges productifs entre habitants
Les instances participatives ramonvilloises sont composées d’habitants aux sensibilités politiques, écologiques et sociales parfois très différentes. Le fonctionnement de ces groupes pourrait laisser supposer une carence dans les échanges et un dialogue de sourd. Ce n’est pourtant pas le cas, nous dit Christophe Lubac : « Par exemple, les membres du groupe citoyen pour le climat ont des opinions différentes mais dans ce cadre collectif, ils se parlent, s’écoutent et cheminent ensemble vers des solutions. » Il est d’ailleurs satisfait du bilan de la végétalisation fondée sur la démocratie participative.
Depuis 2020, les actions de végétalisation engagées à l’échelle de la commune ont permis de planter 1 600 arbres et arbustes ce que l’on peut considérer comme un score élevé dans une commune urbaine de la taille de Ramonville, qui s’étend sur 6,46 km2.
Plusieurs exemples de végétalisation
Le dispositif de végétalisation a ainsi abouti à de nombreuses réalisations : aménagement d’une parcelle potagère aux abords d’une école, labyrinthe gourmand composé d’arbres fruitiers et de plantes aromatiques, forêt urbaine, reboisement et fleurissement d’espaces publics, distribution de plants de tomate à la fête des sports… Autre exemple de réalisation, cette fois sur l’initiative du conseil départemental : des arbres devenus dangereux devaient être abattus sur les bords d’une route située dans son périmètre de responsabilité. La règle ramonvilloise des trois arbres replantés pour un arbre coupé a été appliquée ici aussi, en coopération avec le conseil de quartier. Des habitants sont venus seconder les services de la mairie pour planter les arbres.
Au-delà de la végétalisation, la démocratie participative permet, selon le maire, « une meilleure appropriation de l’intérêt public et favorise l’engagement des habitants vers la citoyenneté ». La hausse significative de la participation aux élections législatives en est-elle le fruit ? Difficile à dire mais elle est passée de 48,7 % en 2017 à 58 % en 2022 et à 73 % en 2024. Enfin, l’engagement de la commune dans l’assemblée citoyenne et le budget participatif a été récompensé en 2022 par le prix Deux étoiles des Trophées de la participation et de la concertation.
Chiffres clés du budget participatif et de la végétalisation à Ramonville-Saint-Agne
Prévu au départ sur une seule année, le montant affecté par la commune au budget participatif (toutes thématiques confondues) s’est élevé à 300 000 euros sur près de deux ans. Les difficultés de mise en œuvre expliquent cet étalement.
Commune de Ramonville-Saint-Agne
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