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Environnement - Gaz de schiste : les industriels s'engagent à suspendre les travaux d'exploration

Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, et Eric Besson, ministre de l'Energie, ont réuni le 10 février, à Paris, les industriels détenteurs de permis de recherche de gaz et d'huile de schiste dans le sud de la France et le bassin parisien (Total et Schuepbach pour les gaz, Toreador associé à Hess et Vermilion pour les huiles). Cette réunion faisait suite à la décision prise par les ministres, début février, de mettre en place une mission d'évaluation pour éclairer le gouvernement sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux de ces hydrocarbures de roche mère.
La mission doit rendre un rapport d'étape le 15 avril prochain et son rapport final le 31 mai. Les conclusions de ce travail, confié conjointement au Conseil général de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) et au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD), seront tirées avant fin juin 2011, selon un communiqué commun des deux ministres. En attendant, les industriels se sont engagés à suspendre les travaux de prospection de gaz de schiste dans le sud de la France. Concernant l'huile de schiste dans le bassin parisien, tous les forages seront suspendus d'ici à la présentation du rapport d'étape, le 15 avril.  Après cette date et jusqu'aux conclusions définitives, les "forages conventionnels" pourront avoir lieu mais la "fracturation hydraulique horizontale" sera bannie, a assuré la ministre de l'Ecologie. Les industriels se sont aussi engagés à "approfondir le dialogue avec les élus et la population en amont de leurs travaux".

Pollution des nappes phréatiques

Pour extraire les gaz de schiste, la technique couramment utilisée aux Etats-Unis consiste à effectuer des forages horizontaux. La roche où sont disséminés les gaz est fracturée en injectant d'énormes quantités  d'eau, de sable et de produits chimiques. Les détracteurs de ce procédé outre-Atlantique dénoncent des cas de pollution des nappes phréatiques. Les industriels ont donc été mis en garde. "On leur a clairement dit qu'on n'accepterait pas une exploration ou une exploitation à l'américaine", a affirmé Nathalie Kosciusko-Morizet. "S'ils ne réussissent pas à démontrer que c'est possible autrement [qu'aux Etats-Unis], ils n'auront pas de permis d'exploitation", a assuré la ministre, laissant entendre que les industriels pourraient alors abandonner d'eux-mêmes l'exploration. Selon elle, "ça ne les intéresse pas de faire des investissements sur de l'exploration s'il n'y a pas de possibilité d'exploitation". L'eurodéputé José Bové, qui mène la fronde contre ces hydrocarbures non conventionnels, exige, lui, l'abrogation pure et simple des permis d'exploration accordés au printemps 2010 pour le gaz et en 2008-2009 pour l'huile. Mais, pour la ministre, "l'abrogation n'est pas possible légalement".

 

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