Gestion des déchets radioactifs : lancement d'un débat public de quatre mois
Le plan national pour la gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) pour la période 2027-2031 fera l'objet d'un débat public pendant quatre mois, à compter de ce lundi 13 octobre, a annoncé la Commission nationale du débat public (CNDP).

© Gilles ROLLE/REA
Le débat public sur le prochain plan national pour la gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR) pour la période 2027-2031 a démarré ce 13 octobre et donnera lieu à une série de réunions dans toute la France jusqu'au 10 février 2026. La Commission nationale du débat public (CNDP) a été saisie fin décembre 2024 par le gouvernement pour conduire le débat - une obligation légale -, sur l'élaboration de ce sixième PNGMDR, dont la maîtrise d’ouvrage est assurée par la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) dans le cadre de ses compétences relatives au secteur nucléaire.
Un outil de pilotage pour gérer tous les déchets radioactifs
Actualisé tous les cinq ans, le PNGMDR fixe la stratégie de la France pour gérer les matières et déchets radioactifs du territoire, quelle que soit leur origine technique. Cet "outil de pilotage avec des objectifs fixés par la loi" vise à "dresser le bilan de la gestion existante des matières et déchets radioactifs", "recenser les besoins prévisibles d’installations d’entreposage et de stockage", "préciser les capacités de ces installations et les durées d’entreposage", "déterminer les objectifs à atteindre pour les déchets, sans mode de gestion définitif à ce jour", "organiser la mise en œuvre des recherches et études sur la gestion des matières et des déchets radioactifs" et "fixer des échéances pour la mise en œuvre de nouveaux modes de gestion, la création d’installations ou la modification des installations existantes", détaille la CNDP.
Volonté d'impliquer les jeunes
Pour permettre la participation la plus large possible au débat public, des événements sont prévus en présentiel (ateliers territoriaux) et en ligne (plateforme participative, webinaires), avec la volonté d'impliquer notamment les jeunes. Un "tribunal pour les générations futures", sera organisé avec le média Usbek & Rica, qui consistera en "un procès fictif et participatif pour interroger, de façon vivante, l'héritage laissé aux générations à venir".
La préparation du débat a montré qu'"il y avait beaucoup d'attentes sur les enjeux d'éthique, les enjeux économiques et territoriaux autour de la gestion des matières et déchets radioactifs", a souligné lors d'une conférence de presse, la présidente du débat public, Julie Dumont.
Cigeo, sujet sensible
Les différents formats de rencontre aborderont des thèmes tels que l'impact des orientations énergétiques de la France sur la gestion des déchets radioactifs dans le contexte de la relance du nucléaire, les solutions de stockages pour les déchets faiblement radioactifs mais à longue durée de vie, les coûts et le financement des options de gestion, les déchets radioactifs issus du secteur médical, ainsi que le projet Cigeo, contesté par des associations environnementales, qui prévoit d'enfouir à 500 mètres sous terre les déchets radioactifs les plus dangereux à Bure, dans la Meuse.
Le site de Cigeo n'accueillera cependant pas de réunions publiques, un choix de la CNDP en raison d'un risque d'"impasse". "Nous avons pu échanger avec les membres du comité local d'information et de suivi, et certains nous ont dit que nous n'étions pas les bienvenus", a justifié Julie Dumont.
Les conclusions du débat public permettront "d'orienter et de nourrir les travaux d'élaboration du futur PNGMDR en vue de sa mise en oeuvre dès le début de l'année 2027", a précisé le ministère de l'Économie dans un communiqué.