Les gardes champêtres ne décolèrent pas contre le projet de loi Polices municipales
Après l'adoption, ce 29 octobre, en conseil des ministres du projet de loi Polices municipales (lire notre article), la colère des gardes champêtres est encore montée d'un cran à l'encontre de ce texte déjà récemment vertement dénoncé (lire notre article du 16 septembre). "Ce gouvernement Lecornu sera-t-il celui dont il faudra se rappeler comme étant le fossoyeur du cadre d'emplois des gardes champêtres, les plus anciens policiers de France […] qui s'inscrivent dans plus de six siècles d'histoire ?", interroge son président, Christian Comin, dans un communiqué de presse publié ce 31 octobre. La fédération voit dans ce projet "une manœuvre à peine dissimulée" visant leur absorption par les polices municipales, tirant argument de l'avis du Conseil d'État qui indique que le texte vise à "rapprocher les prérogatives et le fonctionnement de ce cadre d'emploi avec celui des policiers municipaux". "Nous reconnaissons bien là la patte des services du ministère de l'Intérieur, et notamment de la fameuse DLPAJ [direction des libertés publiques et des affaires juridiques]", grince Christian Comin, déplorant par ailleurs "le dédain" et "l'ignorance" des hauts-fonctionnaires du ministère. Un rapprochement opéré "sans pour autant remettre en cause les spécificités de leur mission", estime toutefois le Palais Royal, précision ignorée par le communiqué. La fédération invite in fine les parlementaires "sensibles à la sécurité en milieu rural" à amender le texte "qui sert avant tout les intérêts des collectivités urbaines".