LGV Sud-Ouest : les collectivités pressent l’État de tenir "ses engagements financiers"

Les régions de Nouvelle-Aquitaine et d'Occitanie et quatre autres collectivités du Sud-Ouest ont appelé ce 31 juillet l'État à tenir "ses engagements financiers" dans le projet de future ligne ferroviaire à grande vitesse devant relier Bordeaux à Toulouse et Dax.

Dans un communiqué diffusé ce 31 juillet, le Bureau de la Société du Grand Projet du Sud-Ouest (SGPSO), composé des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, des départements des Landes et de la Haute-Garonne et des métropoles de Toulouse et Bordeaux, demande au gouvernement "de ne pas mettre en péril le chantier en cours de la ligne nouvelle Bordeaux-Toulouse-Dax, dont les travaux ont débuté il y a plus de 18 mois et s’inscrivent dans une politique globale et nécessaire de développement des mobilités collectives et décarbonées".

Plan de financement validé par la justice administrative

Cette nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse, évaluée à 14,3 milliards d'euros en 2020, doit être financée à 40% par l'État, 40% par des collectivités locales d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et à 20% par l'Union européenne. Ce plan de financement a été validé ce 25 juillet par le tribunal administratif de Toulouse, qui a rejeté les recours d'associations écologistes, de plusieurs élus d'Occitanie et de Nouvelle-Aquitaine et de contribuables. Mais selon plusieurs articles de l'Humanité puis des Echos, le gouvernement pourrait, pour des raisons budgétaires, réévaluer son soutien au projet. "Le chantier ne peut être interrompu par une vision comptable et court-termiste", alertent dans leur communiqué commun les collectivités qui soutiennent le projet, appelant l'État à tenir "ses engagements financiers".

Un investissement de 140 millions d'euros par an pour l'État

Elles font valoir que la part de l'État dans ce projet financé sur 40 ans représenterait "un investissement dans l'avenir d'environ 140 millions d'euros par an (130 millions d'euros pour 2026)", soit "0,03% de son budget annuel de 445 milliards d’euros". "De plus, dans le rapport de Dominique Bussereau, rendu au gouvernement le 9 juillet, plusieurs nouvelles ressources financières ont été identifiées", ajoutent-elles, et "une fiscalité locale spécifique (taxe spéciale d’équipement, taxe spéciale complémentaire sur la cotisation foncière des entreprises et taxe additionnelle à la taxe de séjour) a également été votée par le Parlement en 2022 et 2023, puis mise en place depuis deux ans dans le Sud-Ouest, pour financer à hauteur de 62 millions d’euros par an cette infrastructure". "Reculer sur ce projet reviendrait également à priver le territoire d'un financement de l'Union européenne de 3 milliards d'euros, ce qui serait une faute financière et stratégique", mettent également en garde les collectivités.

Toulouse-Paris en 3h10

La LGV Sud-Ouest doit relier, en 2032, Toulouse à Paris en 3h10, gagnant une heure sur l'itinéraire actuel. Un embranchement doit rallier Dax à Bordeaux en 20 minutes de moins et, un jour, permettre des liaisons directes avec l'Espagne. Si le projet est largement soutenu en Occitanie, quelques collectivités de Nouvelle-Aquitaine s'y opposent, comme la mairie de Bordeaux ou la communauté d'agglomération Pays basque, et certaines ont renoncé à le financer ou voté une contribution plus faible qu'attendu.

 

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