Météo France publie des cartes d’îlot de chaleur urbain pour 47 agglomérations
Météo France a publié ce 13 novembre des cartes d’îlot de chaleur urbain (ICU), pour 47 agglomérations réparties sur l’ensemble de l’Hexagone. Issues d’une modélisation à haute résolution, elles décrivent l’intensité de la surchauffe urbaine à une échelle locale.
© Méteéo France et Adobe stock
Destinées aux collectivités et les acteurs de l’aménagement qui souhaitent élaborer des politiques d’adaptation au changement climatique, les cartes d’îlot de chaleur urbain (ICU) publiées par Météo France ce 13 novembre sont issues du projet de recherche MApUCE (Modélisation appliquée et urbanisme climatique énergétique), piloté par son Centre national de recherches météorologiques auquel est associé le CNRS. Consultables en libre accès et téléchargeables sur le site de l’organisme météorologique, ces cartes ont été élaborées à partir d’une modélisation physique détaillée, combinant données météorologiques, occupation du sol et caractéristiques urbaines.
Vision fine du phénomène
Avec une résolution de 250 mètres, elles offrent une vision fine du phénomène d’îlot de chaleur urbain qu’elles présentent lors d'une journée d'été fortement ensoleillée, sachant que l'intensité de l'ICU peut être encore amplifiée lors d'épisodes caniculaires. Pour rappel, dans un environnement urbain, les matériaux des bâtiments et des surfaces urbaines emmagasinent l’énergie solaire le jour et la restituent à l’atmosphère urbaine une fois le soleil couché. L’air au-dessus de la ville se refroidit ainsi moins qu’à la campagne, générant un ICU. Ce phénomène, essentiellement nocturne, correspond donc à un écart de température entre une agglomération et les zones moins urbanisées aux alentours.
C’est ainsi que les cartes que vient de publier Météo France mettent en évidence les différences de température entre les villes et leurs périphéries rurales, pouvant atteindre jusqu’à +6,4°C à Paris, +5,6°C à Grenoble ou +4,6°C à Lyon.
En complément d'autres services
"Ces 47 cartes à haute résolution sont une approche complémentaire à la cartographie par zone climatique locale (LCZ) qui se limite à localiser les formes urbaines les plus sensibles à l'ICU, sans quantifier le phénomène en degré Celsius (°C)", précise Météo France.
En outre, pour aider au passage à l’action, Météo France propose aux collectivités locales le service payant Climadiag Chaleur en ville. Celui-ci vise à caractériser la surchauffe urbaine (îlot de chaleur urbain et confort thermique), et simuler l'effet des politiques publiques destinées à réduire cette surchauffe (verdissement de la ville, changement d'albédo des matériaux, désimperméabilisation...). Ce service permet aussi de connaître l’évolution du nombre de nuits chaudes et très chaudes, quartier par quartier, avec et sans stratégie d’adaptation, pour les niveaux de réchauffement de la trajectoire d’adaptation au changement climatique (Tracc) aux horizons 2030, 2050 et 2100 via une modélisation à très haute résolution (100 mètres).