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Santé - Mobilisation renforcée dans les départements du sud face au chikungunya

Le ministère de la Santé annonce la mise en place, depuis le 1er mai, du dispositif de surveillance estivale et de lutte contre la dissémination du moustique Aedes albopictus dans le sud de la France. Ce dernier, également appelé "moustique tigre", est en effet le vecteur de la dengue et du chikungunya. Ces maladies - rarement mortelles sauf chez les sujets fragiles - peuvent néanmoins sévir à grande échelle et se révéler très handicapantes, comme l'a montré l'épidémie de chikungunya qui a touché 40% de la population de La Réunion en 2005-2006.
La présence d'Aedes albopictus, sans doute en provenance d'Italie, est documentée en France depuis 2004 dans les Alpes-Maritimes. Depuis lors, ce moustique s'est "installé et développé de manière significative" dans les départements de Haute-Corse (2006), de Corse-du-Sud et du Var (2007), des Alpes-de-Haute-Provence (2010), ainsi que dans certains quartiers de Marseille (2010). L'an dernier, il s'est installé dans l'Hérault, le Gard et le Vaucluse (voir notre article ci-contre du 28 septembre 2011). En outre, il est régulièrement détecté - mais de manière épisodique - dans certains départements de Rhône-Alpes (Rhône, Ain, Savoie, Isère et Drôme) et a fait une première apparition en Aquitaine (Gironde et Lot-et-Garonne). Par ailleurs et pour la première fois, deux cas autochtones de dengue et deux cas de chikungunya ont été détectés en France en 2010, dans les Alpes-Maritimes et dans le Var.

Les collectivités aux premières loges

Face à cette situation, le ministère de la Santé, en lien avec les agences régionales de santé (ARS), les départements et les communes concernés, réactive et élargit le dispositif de lutte contre le risque de dissémination de la dengue et du chikungunya en France métropolitaine, mis en place en 2006. Ce dispositif comprend trois volets principaux : une détection précoce de la présence du vecteur (surveillance entomologique), une détection des cas humains (surveillance épidémiologique) et une sensibilisation des habitants des zones concernées, "afin de détruire autour et dans leur habitat toutes les sources d'eau stagnantes, gîtes potentiels de reproduction des moustiques".
Tout au long de l'été, des actions d'information et de communication vont ainsi être menées par les ARS, en liaison avec les départements et les communes concernés. Dans le cadre de leurs pouvoirs en matière d'hygiène publique, les collectivités sont également chargées de mettre en place des actions de lutte contre les moustiques, en lien avec des opérateurs compétents le cas échéant. Ces interventions peuvent concerner les espaces publics comme les espaces privés. Elles visent notamment à détruire les gîtes larvaires (eaux stagnantes, stockages de déchets, vieux pneus...) et à traiter les gîtes potentiels. Les collectivités peuvent également être conduites à mettre en oeuvre une lutte curative, sous la forme de traitements adulticides (destinés à détruire les moustiques), complétés par des traitements larvicides (qui retardent la recolonisation du milieu). Enfin, de façon plus traditionnelle, les maires peuvent user de leurs pouvoirs de police en matière de salubrité et de gestion des déchets, par exemple pour lutter contre les dépôts sauvages de pneus. Le communiqué du ministère rappelle en effet qu'"il importe de supprimer les eaux stagnantes qui permettent la reproduction du moustique, à l'intérieur et surtout autour de son domicile (soucoupes des pots de fleurs, vases, gouttières mal entretenues, pneus usagés, etc.)".