"Parenthèses urbaines" : Gaillac expose sur les vitrines des commerces vacants (81)

La ville de Gaillac a souhaité dynamiser son centre-ville. Depuis le mois de novembre 2012, les vitrines des commerces inoccupés sont prétextes à une exposition de photos à ciel ouvert. Un projet porté par les élus.

Dans un triangle entre Albi, Toulouse et Montauban, Gaillac (14.000 habitants) a lancé un plan de redynamisation de son centre-ville, avec notamment des aménagements piétonniers et une charte de qualité urbaine pour les commerçants. Restait en suspens la question des commerces vacants qui, devenus la cible de l’affichage sauvage, dépréciaient les rues concernées. Pour enrayer le cercle vicieux, la municipalité a mis en œuvre un projet de vitrines décorées, sur le modèle d’expériences menées dans d’autres villes, notamment Vitr’In à Saint-Etienne.

Première étape : retrouver les propriétaires

"Le projet répond à deux problématiques du centre-ville : supprimer la nuisance visuelle qui enlaidit les rues et valoriser des locaux commerciaux vacants", indique Martine Dumas, adjointe à l’économie et au développement durable de la ville de Gaillac. Dans cet esprit, dès le départ, la démarche a été portée par deux élus : l’adjoint à la vie quotidienne et l’adjointe à l’économie. Afin d’assurer une bonne visibilité à l’opération, la ville a choisi de se concentrer dans une première étape sur deux rues. La principale difficulté du projet a consisté à retrouver les propriétaires des commerces vacants. Au printemps 2012, ce travail est effectué par le service Urbanisme de la ville, en partenariat avec la communauté de communes Tarn et Dadou (29 communes, 51.000 habitants) qui détient la compétence économique du territoire. Les propriétaires identifiés ont reçu un courrier leur présentant le projet - intitulé Parenthèses urbaines - et une demande d’autorisation d’utiliser leurs vitrines. Cette demande était accompagnée d’une offre de prise en charge de la totalité du nettoyage des vitrines. Or il y avait jusqu’à cinq couches d’affiches ! Après ce premier contact par courrier, les services ont effectué une relance téléphonique auprès des propriétaires, et reçu d’emblée douze réponses positives, certains préférant attendre la première expérience avant de participer.

De l’urbanisme à la communication, en passant par la culture

La ville a signé des conventions avec les propriétaires ayant donné leur accord (voir modèle-type en document joint). "L’objectif était non seulement de 'nettoyer' les vitrines des commerces vacants, mais aussi d’amorcer le dialogue pour aller vers une démarche de rénovation des façades, explique la responsable communication. Nous avons recherché en interne des thématiques valorisant le patrimoine architectural, culturel, naturel ou historique de Gaillac." Pour cette première édition, la ville a choisi de s’appuyer sur la renommée des vignobles du Gaillac. Inaugurée en novembre 2012 à l’occasion du "Gaillac primeur", la première Parenthèse urbaine proposait une quinzaine de vitrines ouvrant sur le thème de la vigne et les paysages du vignoble. Chaque vitrine présente deux visuels, qui ont été composés à partir des ressources du fonds iconographique communal de Gaillac, ainsi que de celles des collections d’objets d'art et de traditions populaires du musée de l’Abbaye situé dans la ville. Les travaux d’un photographe local ont complété ces ressources iconographiques. Les missions de nettoyage des vitrines, fabrication et pose des visuels - imprimés sur adhésif - ont été confiées à des entreprises gaillacoises.

Cohésion et mobilisation : la clé du succès ?

"Fruit d’un travail d’équipe et de cohésion entre les élus et le personnel municipal, le projet a été mis en œuvre de manière rapide et efficace, c’est une vraie réussite !", se félicite l’élue. Les réactions sont très positives, notamment de la part des commerçants. Quant aux habitants, ils y voient une façon originale de redonner un visage vivant à la rue. "Aucun affichage sauvage n’est à déplorer sur les vitrines décorées, souligne l’adjointe au maire. Il s’agit en outre d’un moyen de faire parler de la ville de Gaillac, de son vin, du département et de la région." Chaque exposition durera quatre mois et ces Parenthèses urbaines devraient être étendues à d’autres rues du centre-ville.


Cécile Perrin pour la rubrique Expériences des sites www.mairieconseils.net et www.localtis.info
 

Améliorer l’environnement urbain à moindre coût
La démarche graphique réalisée en interne a permis d’en réduire les coûts. L’opération Parenthèses urbaines estimée à 20.000 euros par an est soutenue par le fonds européen Feader, à hauteur de 40%, ce qui finance les prestations de nettoyage, d’impression et de pose des adhésifs. Le financement municipal est principalement issu de la taxe locale sur la publicité extérieure. En effet, l’équipe municipale s’était engagée à réinjecter les ressources de cette taxe dans la vie économique.

Commune de Gaillac

Nombre d'habitants :

14000
Place d'Hautpoul - BP 21
81601 Gaillac cedex
accueil@ville-gaillac.fr

Martine Dumas

Maire-adjointe à l'économie et au développement durable

Valérie Boutet

Responsable communication

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