Politique de cohésion post-2027 : les régions ne relâchent pas la pression

Une délégation d'une trentaine de présidents de régions, représentant plus de 130 régions de la coalition EUregions4cohesion – lancée en mai 2024 par la Nouvelle-Aquitaine et l'Émilie-Romagne –, a rencontré, le 2 juillet dernier, le commissaire européen chargé de la cohésion, Raffaele Fitto, pour s'opposer à la centralisation de la politique de cohésion telle que l'envisagerait la Commission pour la prochaine programmation. La semaine précédente, l'alliance a également adressé à la présidente de la Commission européenne une nouvelle missive lui demandant un règlement spécifique pour la politique de cohésion et une allocation régionale indicative des fonds. Nouvelle puisque le président Alain Rousset, représentant la coalition, avait déjà pris la plume le 31 mai 2024 pour défendre les fondamentaux de la politique de cohésion auprès d'Ursula von der Leyen (lire notre article du 24 juin). Car c'est bien auprès de cette dernière qu'il semble devoir porter le fer, le commissaire Fitto étant pour sa part plutôt opposé à  cette nouvelle donne, comme le rappelait un récent article de Politico (en anglais). 

Les régions ne sont pas seules à mener ce combat. Au Parlement européen, le groupe socialiste et démocrate a également adressé, le 1er juillet, une lettre à la présidente de la Commission dans laquelle il "s'oppose fermement à l'approche 'un plan national par État membre'". Et le lendemain, le groupe PPE publiait une position officielle (en anglais) dans laquelle il défend une politique de cohésion "distincte et clairement identifiable dans le prochain CFP (cadre financier pluriannuel, ndlr)", avec "la participation obligatoire des élus locaux, de la société civile et des parties prenantes sectorielles – particulièrement des zones rurales – dans la programmation et la gouvernance des fonds de la politique de cohésion".

Plus encore, 14 États membres – Bulgarie, Croatie, Espagne, Grèce, Hongrie, Italie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Slovaquie et Slovénie, soit le groupe informel des "amis de la cohésion", auquel faisait cette fois défaut Chypre, l'Estonie et Malte – se sont tout récemment accordés pour défendre une politique de cohésion "autonome" dans un "non-papier", rapporte Euronews. Un appel que n'a donc pas paraphé la France, qui affiche pourtant dans l'Hexagone son opposition à cette nationalisation des fonds (lire notre article du 25 juin). Autre absence importante à signaler, celle du Danemark, qui a pris la tête du Conseil de l'Union européenne le 1er juillet dernier, pour six mois. Avec une présidence placée sous la devise "Une Europe forte dans un monde en changement" et un programme qui affiche comme priorités "la sécurité, la compétitivité et la transition verte", le Danemark indique, dans son programme officiel, que, dans le cadre du futur budget pluriannuel, il "s'efforcera de donner un nouvel élan aux négociations sur une politique de cohésion européenne plus moderne et plus efficace après 2027", "axée sur les résultats, qui soutienne les priorités communes de l'Europe" et "étroitement liée aux réformes menées dans le cadre du semestre européen ainsi qu'au respect de l'État de droit". Du von der Leyen dans le texte. 

 

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