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Près de 150.000 Britanniques vivent en France, surtout attirés par les régions de l'Ouest

La France accueille 148.300 Britanniques en 2016, le plus souvent dans des territoires peu denses situés à l'ouest, d'après une étude de l'Insee. Leur nombre a fortement augmenté à partir des années 1990, mais cet engouement a ralenti ces dernières années, du fait notamment de la baisse de la livre sterling et d'un moindre pouvoir d'achat relatif. Pour l'Insee, le Brexit pourrait avoir un effet sur les demandes de naturalisation.

Avec 148.300 Britanniques en 2016, la France est le deuxième pays d'Europe, après l'Espagne, à accueillir le plus de ressortissants britanniques, selon une étude l'Insee. Au total, en 2016, ils représentent 0,2% des habitants de France. Ils sont cela dit loin derrière les Portugais (546.100 habitants), les Italiens (194.600) et les Espagnols (157.400) dont l'immigration est plus ancienne.
Le phénomène a commencé à la fin du XXe siècle : ils étaient 65.300 en 1990, leur nombre a plus que doublé vingt-six ans plus tard. L'augmentation des prix de l'immobilier outre-Manche, qui a rendu l'accès à la propriété plus difficile, la multiplication des liaisons régulières aériennes entre la France et le Royaume-Uni (elles ont triplé entre 1996 et 2007) et le tunnel sous la Manche, mis en service au début de cette période, peuvent expliquer l'arrivée de ces ressortissants. "Cependant, à la fin des années 2000, le mouvement ralentit", signale l'Insee. Sur la période 2011-2016, leur nombre est en baisse de 1,2% par an, soit 1.900 habitants en moins en moyenne par an, en réaction notamment à la baisse de la devise britannique (-20% par rapport à l'euro entre 2006 et 2011). Une baisse qui a diminué le pouvoir d'achat des retraités établis en France dont les pensions sont en livre sterling.

Centre de la France, Bretagne et Sud-Normandie

En France, les Britanniques s'installent le plus souvent dans des territoires moins denses, recherchant un cadre de vie moins urbanisé et des propriétés à coûts plus abordables que dans leur pays. Dans le détail, l'étude identifie cinq catégories. Le premier, qui rassemble 32.700 Britanniques (16 fois plus qu'en 1990) est constitué de bassins de vie moins peuplés. Il s'agit de territoires situés au centre de la France (Creuse, Haute-Vienne, sud de la Vienne, sud de l'Indre, nord de la Charente, Dordogne), en Bretagne ou au sud de la Normandie. L'immobilier y est relativement abordable et les résidents britanniques y sont presque tous propriétaires (92%) de leur résidence principale, le plus souvent une maison. Ils participent activement à la vie des territoires, contribuant à soutenir l'activité des commerces et à consolider les effectifs scolaires.
On retrouve aussi les Britanniques dans des territoires toujours situés dans l'ouest de la France mais un peu plus peuplés. Ce groupe rassemble 35.000 Britanniques, représentant moins de 1% des habitants. Dans les plus grands de ces bassins de vie, les résidents britanniques sont un peu plus souvent en activité, comme à Béziers, Draguignan ou Cognac ou Agen où 30% à 40% travaillent.
Les Britanniques s'installent aussi dans des bassins de vie centrés sur les grandes agglomérations. Dans ce cas, ils sont plus souvent en emploi, plutôt qualifiés, diplômés et relativement jeunes.

Davantage de demandes de naturalisation avec le Brexit ?

Certains Britanniques vivent en France mais travaillent à l'étranger. Ils sont installés dans ce cas dans des bassins de vie proches de la Suisse ou de l'Italie. Enfin, un dernier ensemble de onze bassins de vie touristiques alpins accueille des populations jeunes originaires du Royaume-Uni venues pour y travailler et y occupant notamment des activités liées au tourisme (hébergement, restauration, transport, entreposage).
Parmi ces quelque 150.000 résidents, 22.800 ont la nationalité française. Le Brexit pourrait changer la donne, estime l'Insee, car à partir du 1er janvier 2021 (1er juillet 2021 pour ceux déjà installés en France), les dispositions de droit commun vont s'appliquer et la détention d'un titre de séjour sera nécessaire pour s'installer en France.

 

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