Qu’attendent les régions du Comité national de l’enseignement et de la formation professionnels ?
Le haut-commissaire à l’enseignement et à la formation professionnelle, Éric Garnier, a réuni le 30 septembre dernier le premier Comité national de l’enseignement et de la formation professionnels. Une instance au sein de laquelle siège notamment Régions de France.

© @kamelchibli/ Installation du Comité national de l’enseignement et de la formation professionnelle en présence d'Eric Garnier et Kamel Chibli
Éric Garnier, qui a succédé il y a six mois à Geoffroy de Vitry aux fonctions de haut-commissaire à l’enseignement et à la formation professionnelle, a procédé le 30 septembre dernier au ministère de l’Éducation, à l’installation du Comité national de l’enseignement et de la formation professionnels. Une instance au sein de laquelle siègent, aux côtés des représentants du ministère, les régions, les organisations patronales (Medef, UIMM), les réseaux consulaires (CCI et chambres de métiers) ainsi que des organisations syndicales qui réclamaient de longue date un comité de suivi de la mise en œuvre de la réforme de la voie professionnelle et qui se sont dit déçues -notamment la CFDT- tant de la composition que des objectifs de ce comité.
"Créer les conditions d’une orientation choisie et non subie"
Pour les régions, au contraire, ce comité a été l’occasion de rappeler les priorités, explique Kamel Chibli, vice-président de la région Occitanie et président de la commission éducation de Régions de France. "L’enjeu principal est de créer les conditions d’une orientation choisie et non subie qui soit en adéquation tant avec les besoins des entreprises qu’avec l’offre de formation". Pour atteindre ces objectifs, le vice-président de la région Occitanie insiste sur la nécessité "de créer un lien plus étroit entre les différents protagonistes", que ce soient les Opco, les CCI et les entreprises d’une manière générale, mais aussi les établissements scolaires. Pour Kamel Chibli, la première réponse passe par une nécessaire lutte contre les préjugés qui touchent un certain nombre de métiers : "Nous faisons régulièrement le constat que certaines formations ont du mal à capter les élèves, dans l’industrie ou la restauration, notamment ; le point crucial est donc de parvenir à mieux les valoriser car, au final, ce sont des emplois non-délocalisables."
Démystifier l’image de certains métiers
Et pour progresser dans cette voie, "il faut prendre le mal à la racine", insiste-t-il. Dans son territoire, l’élu soutient des initiatives en direction des élèves des classes de 4e et de 3e, explique-t-il, destinées "à leur montrer dès le plus jeune âge le champ des possibles, à les titiller" en leur exposant un large panel de possibilités à l’échelle d’un bassin d’emploi. "Dans le département de l’Ariège, par exemple, nous réunissons 2.500 collégiens sur 2 jours dans le cadre d’un salon adapté à leur âge, pour plus d’efficacité, dans lequel d’anciens élèves de la voie professionnelle viennent présenter leurs différents métiers." L’enjeu, explique l’élu régional, "c’est de démystifier l’image de certains métiers auprès des plus jeunes" afin qu’ils se tournent davantage qu’ils ne le font aujourd’hui vers les lycées professionnels. "Le plus important, c’est de donner de l’appétence à ces métiers, car sinon, même avec une belle carte des formations et une belle réforme, ça ne marchera pas !" Plus globalement, l’enjeu consiste à lutter "contre le sentiment d’exclusion, le décrochage et l’isolement de certains jeunes".
Et les collectivités régionales ont particulièrement leur mot à dire dans ce schéma général à travers leurs compétences en matière d’information, de gestion de lycées ainsi que dans le champ du développement économique, ajoute Kamel Chibli. "À nous d’ouvrir sur l’extérieur nos lycées, nos ateliers tout en donnant un maximum d’informations aux élèves afin de mieux lutter contre l’orientation subie."