REP textiles : Amorce plaide pour une rallonge
Malgré le soutien exceptionnel débloqué en 2025 (à hauteur de 49 millions d’euros, soit un rehaussement à 223 euros/tonne triée) pour répondre à la crise sans précédent que traverse la filière REP textiles, linge de maison, chaussures (TLC) - lire notre article du 21 juillet 2025 -, pour le réseau Amorce le compte n’y est pas… "L’ultra fast-fashion, et non les contribuables locaux, doit enfin payer le vrai coût de la gestion des millions de tonnes de déchets générés par cette industrie... à défaut d’en maîtriser l’invasion !", s’indigne l’association de collectivités. Certes "les avancées financières" obtenues par la ministre de la Transition écologique, en accord avec Re-fashion, l’éco-organisme qui collecte les contributions pour les reverser aux opérateurs de la filière, sont "saluées". Mais elles doivent s’accompagner d’une "clause de revoyure" en fin d’année "pour s’assurer de la viabilité de la filière en 2026", souligne le réseau dans son communiqué.
Amorce réclame par ailleurs des sanctions immédiates à l’égard de Re-fashion et la reprise par les opérateurs de la collecte sélective des textiles usagés - suspendue depuis plusieurs jours sur différents points du territoire - "d’ici la fin de semaine". Message entendu…Le Relais vient d’annoncer la levée de l'arrêt des collectes ce jeudi 24 juillet. Néanmoins, comme annoncé dans son premier cri d'alerte du 11 juillet, l’opérateur de tri "maintient qu'en dessous d'une revalorisation à 304 euros/tonne triée, l'entité devra étudier un redimensionnement de ses activités à la hauteur de la rétribution proposée". Autrement dit, les discussions sur l'évolution de la filière devront se poursuivre en 2026. "À ce jour, l'éco-participation est en moyenne de 3 centimes d'euro par article, alors que l'éco-organisme reverse aux structures de tri seulement 0,8 centimes d’euro", déplore Le Relais, qui tout en ayant conscience que l'éco-participation ne couvre pas seulement les dépenses liées au tri, estime "urgent de repenser cet équilibre afin de maintenir la viabilité de la filière".
Amorce invite les collectivités "à refacturer" le coût de cette crise à l’éco-organisme, "en émettant des titres de recette à l’adresse de Re-fashion pour tous les frais générés en matière de collecte, de stockage et de traitement des textiles usagés qui sont sous la responsabilité de l’éco-organisme et qui ne sont plus collectés sélectivement". Sur le plus long terme, le réseau de collectivités appelle à une mise en œuvre des REP "plus contraignante" pour les éco-organismes. L’État doit "se doter de cahiers des charges beaucoup plus ambitieux en termes de performance, de collecte sélective, de prévention, de réemploi et de recyclage, avec des pénalités automatiques en cas de non atteinte", et "beaucoup plus prescriptifs en termes de niveau de financement", insiste-t-il. Le Relais de son côté se dit prêt à "repenser son modèle, au même titre que la filière dans son ensemble". Plusieurs projets sont en cours, dont un site de vente en ligne de seconde main.