Un "climat vélo médiocre, qui s'améliore légèrement", selon le dernier baromètre de la FUB

L'édition 2025 du "baromètre vélo" de la fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) fait état d'une légère amélioration du "climat vélo" en France depuis 2021, qu'elle dépeint néanmoins comme "médiocre" et "très inégal selon les territoires". À l'échelle régionale, les communes de la façade atlantique et d'Auvergne-Rhône-Alpes obtiennent les meilleurs résultats, alors que celles du Sud-Est (Provence-Alpes-Côte d'Azur/Corse) figurent en queue de peloton.

Tout ça pour ça ? Alors que les investissements des collectivités dans les infrastructures cyclables n'ont sans doute jamais été aussi importants (lire dernièrement notre article du 15 septembre), l'édition 2025 du "baromètre vélo" de la fédération française des usagers de la bicyclette (FUB) fait seulement état d'une "légère" amélioration du "climat vélo" en France, par rapport aux résultats de la précédente édition, datant de 2021 (lire notre article). Seuls 36,5% des 334.301 participants à l'enquête mise en ligne par la FUB du 28 février au 3 juin derniers trouvent que "la situation s'est améliorée sur les deux dernières années", la majorité (47,8%) considérant qu'elle est restée "identique". Pis, 15,8% considèrent même qu'elle s'est dégradée. In fine, la FUB considère que le "climat vélo" reste "médiocre" en France .

Inégalités territoriales

L'association observe néanmoins que le résultat est "très inégal selon les territoires". 

À l'échelle régionale, "la façade Atlantique confirme son dynamisme". Les communes des Pays de la Loire, de la Bretagne et de la Nouvelle-Aquitaine obtiennent les meilleures appréciations, trio de tête auquel on peut également ajouter Auvergne-Rhône-Alpes, le Grand Est suivant de près. À l'autre extrémité, figurent l'outre-mer et Provence-Alpes-Côte d'Azur, et plus encore la Corse, lanterne rouge. Des résultats à prendre avec précaution en raison de l'étroitesse de l'échantillon (6 communes "qualifiées" seulement pour la Corse, c'est-à-dire ayant reçu un nombre de témoignages supérieur à 30 pour les "bourgs et villages" ou à 50 pour les "grandes villes", les "villes moyennes" et les "communes de banlieue/petites villes").

Au regard de ces dernières strates, les grandes villes (plus de 100.000 habitants, 37 villes "qualifiées") continuent d'enregistrer les meilleures appréciations au regard de leur "climat vélo". Elles sont suivies par les "villes moyennes" (population comprise entre 15.000 et 100.000 habitants, 223 communes "qualifiées") et le duo "petites villes" (population comprise entre 5.000 et 10.000 habitants, 446 communes "qualifiées") et "communes de banlieue" (communes de plus de 3.500 habitants comprises dans l'aire d'attraction de villes de plus de 100.000 habitants, 855 communes qualifiées – un classement qui, au passage, semble souffrir de quelques erreurs). Autant de catégories qui connaissent par ailleurs une évolution positive de leur "climat vélo" par rapport aux résultats du précédent baromètre. À l'inverse, les "bourgs et villages" (les communes de moins de 3.500 habitants restantes, 1.065 communes "qualifiées") voient leur "climat vélo" se couvrir. Une régression que la FUB explique par l'élargissement de l'échantillon (+72%).  

Podium inchangé pour les grandes villes

Les podiums des différentes catégories illustrent le leadership du littoral atlantique et d'Auvergne-Rhône-Alpes précédemment évoqué – et plus sûrement encore, des villes balnéaires :

- Notre-Dame-de-Monts (Vendée), Vieux-Boucau-les-Bains (Landes) et Soulac-sur-Mer (Gironde) pour les bourgs et villages ; 

- Andernos-les-Bains (Gironde), Bretignolles-sur-Mer (Vendée) et Val-de-Reuil (Eure) pour les petites villes ;

- Saint-Aubin du Médoc (Gironde), Le Teich (Gironde) et Le Bourget-du-Lac (Savoie) pour les "communes de banlieue" ;

- Bourg-en-Bresse (Ain), Gujan-Mestras (Gironde) et La Rochelle (Charente-Maritime) pour les villes moyennes.

Dans les grandes villes, le trio de tête reste inchangé : Grenoble, Strasbourg et Rennes.

Des indications concrètes pour savoir où concentrer les efforts

Autres données de ce baromètre à exploiter par les communes, les points dangereux mis en lumière par les contributions reçues. L'édition 2025 du baromètre identifie 2.553 "lieux-clés" à améliorer en priorité, répartis dans 700 communes (et 578.129 points). "La majorité se situe à moins de 50 mètres d'un axe structurant du territoire", observe la FUB. Elle met également en lumière 1.344 "lieux-clés" manquant de stationnement, répartis dans 594 communes et situés singulièrement auprès des gares (et 289.602 "points de besoin").

En conclusion, et à l'approche des municipales, la FUB préconise "trois mesures simples et accessibles pouvant être mises en œuvre rapidement, dès le début d'un mandat", en faveur du vélo : 

- mettre en place un plan de circulation et requalifier les routes existantes pour créer des itinéraires sécurisés dédiés au vélo ;

- abaisser la vitesse à 30km/h en ville ;

- adapter, et entretenir régulièrement, les aménagements cyclables.

Des recommandations proches de celles récemment émises par Emmanuel Barbe dans son rapport sur le partage de la voie publique (lire notre article du 28 avril).

 

 

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