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Social - 115.000 travailleurs sociaux dans les départements... et des écarts très importants

La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie l'édition 2018 de sa somme sur "L'aide et l'action sociale en France". Au milieu de très nombreuses informations, elle y consacre un chapitre au "Personnel de l'action sociale et médicosociale des départements". Celui-ci apporte de nombreuses données - limitées à la métropole faute de chiffres suffisamment fiables dans les Drom - sur ces personnels, qui représentent 40% des effectifs des départements. Ce chapitre a également le mérite de corriger un certain nombre d'erreurs ou d'approximations qui figuraient dans la dernière étude sur le sujet, remontant à 2014.

Un tiers d'action sociale polyvalente

En 2016, année prise en considération par l'étude, les départements employaient 114.900 personnes dans le champ de l'action sociale et médicosociale (hors contrats aidés) : 78.200 agents et 36.700 assistantes familiales employées directement par les départements. Hors assistantes familiales, le plus gros contingent (44%) est constitué des 34.700 agents administratifs et techniques (dont la moitié de catégorie C et un tiers de catégorie B). Viennent ensuite les personnels sociaux et éducatifs, avec 29.400 agents (38%). Les départements emploient également 3.900 personnels médicaux (5% du total) - trois quarts de médecins et un quart de sages-femmes - et 8.100 professionnels paramédicaux (dont 56% de puéricultrices, 29% d'infirmiers et 9% d'auxiliaires de puériculture). Il faut y ajouter 1.800 psychologues, ainsi qu'environ 300 personnels médico-techniques (biologistes, vétérinaires, pharmaciens, assistants médico-techniques...).

Les personnels du champ social et médicosocial travaillent très majoritairement à temps plein. La quotité de temps de travail est en effet de 94% (100 agents = 94 ETP), avec toutefois des écarts selon les métiers (98% pour les cadres administratifs de catégorie A, mais 82% pour les médecins, du fait de recrutements sous forme de vacations).

L'étude de la Drees montre également que près d'un tiers (30%) du personnel social et médicosocial des départements est organisé en polyvalence. Ce résultat est d'autant plus à souligner que l'organisation est très variable selon les départements. Ainsi, l'action sociale polyvalente regroupe moins de 5% des effectifs en ETP (hors assistantes familiales) dans une dizaine de départements, alors qu'elle en totalise plus de 45% dans douze autres. Hors les 30% d'action sociale polyvalente, les autres principaux pôles d'activité sont l'aide sociale à l'enfance (17% des effectifs), la PMI et les centres de planification (17%), le secteur des personnes âgées et personnes handicapées (13%), les "activités générales et diverses" (13%) et l'insertion (9%).

63 agents pour 100.000 habitants en Vendée, 204 en Corse-du-Sud...

La Drees met également en évidence de forts écarts entre départements en matière d'effectifs sociaux et médicosociaux. En moyenne, un département emploie 1.185 ETP dans le champ de l'action sociale et médicosociale (y compris les assistantes familiales) et 755 hors assistantes. Rapporté à la population, le nombre d'ETP est en moyenne de 113 pour 100.000 habitants. Mais ce ratio varie du simple au triple selon les départements. Il est ainsi de 63 ETP pour 100.000 habitants en Vendée, de 68,6 en Seine-et-Marne et de 73,8 dans l'Ain. Mais il atteint 191,6 dans le Gers, 197,3 en Lozère et même 203,6 en Corse-du-Sud. Globalement, ce ratio est inférieur à 95 dans 19 départements et supérieur à 135 dans 24 autres départements.

En plein débat post gilets jaunes sur les "territoires oubliés", l'étude montre que les départements à dominante rurale sont les mieux lotis en matière de présence de personnels sociaux et médicosociaux départementaux (même si un "effet de seuil" mécanique peut jouer dans les petits départements). A l'exception de la Seine-Saint-Denis (161,6) et du Nord (142,2), les vingt départements présentant la plus forte densité de personnels sociaux sont en effet à dominante rurale ou semi-rurale : Lot, Aude, Nièvre, Creuse, Hautes-Alpes, Dordogne, Cher, Aveyron, Alpes de Haute-Provence, Corrèze... A l'inverse, les vingt départements les moins biens lotis comptent une majorité de grands départements à dominante urbaine : Bas-Rhin, Rhône, Moselle, Loire-Atlantique, Yvelines, Seine-Maritime, Isère, Alpes-Maritimes...

 

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