151 investissements d’entreprises françaises "dans tous les territoires"

La première édition française du sommet Choose France s'est tenue à la Maison de la chimie, à Paris, lundi 17 novembre. Quelque 151 investissements d'entreprises tricolores totalisant 30,4 milliards d'euros y ont été recensés, avec une offensive marquée dans les centres de données.

Alors que, de l’avis même du ministre de l’Industrie, Sébastien Martin, l’industrie traverse une passe difficile (lire notre article), le gouvernement cherche à raviver la flamme avec une édition 100% tricolore du fameux sommet "Choose France" instauré par Emmanuel Macron en 2018. Sommet qui conserve malgré tout son nom anglais... Pour cette première - organisée non plus au château de Versailles mais à la Maison de la chimie, à Paris -, Bercy comptabilise 151 investissements d’entreprises françaises dans le pays (même s’il s’agit pour la plupart d’opérations déjà annoncées), pour un montant total de 30,4 milliards d’euros "dans tous les territoires". Sur ce montant, 9,2 milliards d’euros sont réellement nouveaux, notamment dans la construction de "data centers", ce qui n’est pas sans susciter des frictions localement en raison des besoins énergétiques colossaux demandés. Parmi eux : la création d’un nouveau centre de données par OpCore sur le site d'une ancienne centrale thermique EDF à Montereau (Seine-et-Marne), qui mobilise à elle seule 4 milliards d’euros, soit le plus gros investissement de cette première édition. Le site constituera "l’un des centres de calcul les plus importants d’Europe".

L'Île-de-France en tête

En nombre de projets, c’est le secteur énergie et environnement qui arrive en tête (22), devant le numérique (20), la santé et la chimie (16 chacune), l’agroalimentaire (15) et les transports (10).

Géographiquement, les régions Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) et Île-de-France raflent la mise, avec respectivement 27 et 26 promesses d’investissements, suivies des Pays de la Loire (13), de l’Occitanie (13) et des Hauts-de-France (10). Mais en montants d’investissements, l’Île-de-France décroche quelque 8,2 milliards d’euros de promesses d’investissements, loin devant Aura (3,6 milliards d’euros). Seules la Corse, la Guadeloupe et La Réunion sont aux abonnés absents.

Pour accompagner cette première, le ministre de l’Économie, Roland Lescure, et Sébastien Martin se sont rendus sur le site de l’Oréal à Gauchy (Aisne) où le groupe annonce un investissement de 60 millions d’euros. De quoi "permettre de doubler la capacité de production de ce qui est déjà la plus grande usine de parfums au monde", s’est réjoui Roland Lescure qui s’est inquiété des droits de douanes mis en place dans la cosmétique par les États-Unis, premier marché du groupe. Dans cette compétition internationale exacerbée, "on pousse pour la préférence européenne, pour que les marchés publics soient réservés aux entreprises européennes", a-t-il voulu rassurer.

Un nouveau cycle de sites "clés en main"

Le gouvernement veut par ailleurs poursuivre le travail de simplification des ouvertures d’usine qui marquent le pas depuis un an (lire notre article). Comme annoncé par Sébastien Martin il y a quelques jours au Sénat (lire notre article), un nouveau cycle de sélection de sites industriels "clés en main" est lancé pour l’occasion, afin d’"augmenter le nombre de sites commercialisables à court terme et pré-aménagés". "La sélection sera désormais réalisée par le préfet de département pour être au plus près des territoires et le nouveau dispositif vise désormais des sites de plus petite dimension (à partir de 3 hectares, ou 1 hectare s’il s’agit d’une fiche industrielle", indique Bercy. Cette labellisation au fil de l’eau démarrera "dans les prochaines semaines".  Par ailleurs, le gouvernement annonce avoir missionné la Banque des Territoires et le Cerema pour élargir la gouvernance de la plateforme France Foncier + aux collectivités territoriales et aux fédérations d’entreprises (sur le sujet lire notre entretien de ce jour avec Antoine Saintoyant).

À l'occasion de cet événement qui se double de la Semaine de l'industrie, la CPME a publié un livre blanc pour porter la part de l’industrie manufacturière à 13% du PIB d'ici dix ans. Elle y propose de créer un "pass foncier PMI" porté par les collectivités territoriales. Il s'agirait de mettre à disposition de l’industrie "des parcelles de moins de 2 hectares, aujourd’hui rarement mobilisées, pour faciliter l’implantation et l’extension des sites de production". "Acteurs clés des chaînes de valeur", les quelque 23.000 PME industrielle génèrent près d'un million d'emplois, souligne la confédération.

 

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis