Airbags Takata : la contre-visite rendue obligatoire pour les véhicules non réparés

Un décret - accompagné d’un arrêté -, paru ce 9 décembre, modifie des dispositions du code de la route relatives aux mesures en cas de risque grave ou de non-conformité et au contrôle technique périodique. L’objectif principal consiste à élargir les missions du contrôle technique afin de faciliter les campagnes de rappel "graves" qui concernent des véhicules présentant un risque grave  pour la sécurité routière, l'environnement ou la santé publique, et ce sans se substituer aux obligations d’information et d’actions des constructeurs en la matière. Il s’agit pour le ministère des Transports d’engager "une nouvelle étape" face aux accidents dramatiques liés aux airbags défectueux de la marque Takata survenus dans les départements et régions d’outre-mer ainsi que dans l'Hexagone. 

Concrètement, le décret prévoit, à partir du 1er janvier 2026, pour les véhicules équipés d’un airbag Takata classé "stop drive", la mise automatique en contre-visite pour défaillance critique en raison du danger potentiellement mortel qu’ils représentent pour les usagers du véhicule. Cette procédure existe déjà pour les défauts les plus graves (par exemple, absence de freinage sur une ou plusieurs roues, des rétroviseurs manquants ou des feux stop inexistants). Le véhicule n’aura plus le droit de circuler tant qu’il n’est pas réparé par un garagiste de la marque. 

D’après le ministère 1,3 million de véhicules sont encore concernés par une consigne de "stop drive". Depuis le début des rappels, 2,8 millions de véhicules ont été réparés, dont 1,2 million depuis mars. À ce jour, 46 accidents sont attribués à des éclatements d’airbags Takata défectueux sur le territoire français, dont 42 dans les départements et régions d’outre-mer et en Nouvelle-Calédonie. Ces accidents ont causé 20 décès - dont 18 en outre-mer - et 25 blessés, dont 24 en outre-mer. 

"Face aux rappels de véhicules, les automobilistes doivent être sensibilisés, et non pénalisés. En nous appuyant sur un rendez-vous connu des Français, nous créons un filet de protection supplémentaire pour les propriétaires de véhicules. Pour les véhicules équipés d’airbags défectueux, cette mesure permettra, en deux ans, de passer au peigne fin l’ensemble du parc roulant et de mettre ces airbags hors d’état de nuire", a relevé, par communiqué, le ministre des Transports, Philippe Tabarot. Celui-ci a par ailleurs invité tous les propriétaires à vérifier dès maintenant sur le site du ministère, sans attendre le contrôle technique, si leur véhicule est soumis à un rappel d’airbag Takata en "stop drive". "Il n’est évidemment pas question de relâcher la pression sur les constructeurs, premiers responsables des rappels. C’est pourquoi, nous sanctionnons ceux qui ne sont pas au rendez-vous de leurs obligations", a ajouté le ministre. 

Référence : décret n°2025-1180 du 8 décembre 2025 modifiant des dispositions du code de la route relatives aux mesures en cas de risque grave ou de non-conformité et au contrôle technique périodique ; arrêté du 8 décembre 2025 modifiant l'arrêté du 18 juin 1991 relatif à la mise en place et à l'organisation du contrôle technique des véhicules dont le poids n'excède pas 3,5 tonnes, JO du 9 décembre 2025, textes n°24 et 25. 

 

 

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