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Emploi - Alliance villes emploi veut "batailler" pour les maisons de l'emploi

Alliance villes emploi (AVE) fêtait le 8 octobre ses quinze ans d'existence, à l'Assemblée nationale. "Quinze ans de combats pour que les collectivités soient nécessairement impliquées sur le front de l'emploi", a souligné l'association. Et le combat n'est pas près de s'arrêter avec les chantiers qui s'ouvrent (fusion ANPE-Unedic, formation, etc.). La réunion, qui a rassemblé quelque 150 participants - dont les trois quarts d'élus et un quart de directeurs de missions locales, de maisons de l'emploi et de Plie (plans locaux pour l'insertion et l'emploi) - a été "positive sans rien cacher des difficultés", a souligné Jean Le Garrec, président d'AVE : "Si nous avons avancé, le terrain à parcourir demeure extrêmement important." Les craintes des collectivités se cristallisent sur l'avenir des maisons de l'emploi et des Plie et leur place dans le cadre de la réforme du service public de l'emploi. Actuellement 227 maisons de ce type ont été labellisées dans le cadre du plan de cohésion sociale de 2005. Mais, après avoir annoncé le gel des labellisations l'an dernier, le gouvernement ne s'est guère prononcé depuis. Les rapports ne manquent pourtant pas, en particulier ceux de Marie-Christine Dalloz et de Jean-Paul Anciaux, même si l'on reste dans l'attente des conclusions du CNML (Conseil national des missions locales) qui avaient été annoncées pour la fin septembre. 

Le rapport Anciaux propose de consolider le statut du dispositif et fournit un nouveau cahier des charges pour les maisons de l'emploi. Mais l'arrêté concernant ce cahier des charges n'est toujours pas publié. Alors qu'un bon tiers du territoire national n'est pas couvert, "le gouvernement veut se donner du temps pour visiter des maisons de l'emploi, explique Marie-Pierre Establie, directrice d'AVE, il attend aussi que l'opérateur unique, issu de la fusion ANPE-Unedic, entre en action".

Alliance villes emploi ne compte pas en rester là. "Nous avons bataillé pour faire inscrire nos actions dans la loi, a déclaré Jean Le Garrec, nous devons reprendre maintenant notre bâton de maréchal et mener une nouvelle bataille pour que les maisons de l'emploi reprennent et pour que tout le territoire soit couvert ; notre force c'est qu'il y a un accord unanime des élus sur cette volonté de développer une stratégie territoriale en matière d'emploi." Michel Bernard, ancien directeur de l'ANPE et nouveau vice-président de l'association est sur la même ligne : "Maintenant, le dispositif est clair, tant au niveau de la démarche que de son organisation, avec un élu à sa tête." Et c'est cet élu qui, selon lui, confère à la maison de l'emploi sa légitimité. Il n'y a donc pas à "avoir peur du nouvel opérateur". Reste à relancer le processus : le bureau d'Alliance villes emploi va demander un rendez-vous à Laurent Wauquiez, le secrétaire d'Etat chargé de l'emploi, dans les plus brefs délais.

Emilie Zapalski