Associations : vaste mobilisation partout en France ce samedi 11 octobre

"Ça ne tient plus" : frappé de plein fouet par une hausse des coûts de fonctionnement, des réductions de subventions et des versements de fonds tardifs, le monde associatif se trouve au bord de la rupture. Soutien aux plus précaires (aide alimentaire, hébergement d'urgence), accompagnement vers l'emploi, accès au sport… Les associations de tous secteurs voient leurs finances se dégrader, selon le Mouvement associatif, qui revendique 700.000 organisations-membres.  Pour la première fois, le mouvement appelle à la mobilisation ce samedi 11 octobre afin d'interpeller les pouvoirs publics. Des rassemblements sont prévus partout en France, dont à Paris.

Environ 30% des associations employeuses ont moins de trois mois de réserve de trésorerie, selon un sondage réalisé en septembre par le Mouvement associatif. "La situation est extrêmement tendue, les difficultés financières ne sont plus absorbables, ça ne tient plus", alerte Claire Thoury, présidente du Mouvement. Les quelque 1,5 million d'associations en activité en France subissent, selon elle, la "crise inflationniste" qui gonfle leurs charges. Elles sont aussi victimes de la "crise budgétaire" des pouvoirs publics, qui limitent leur soutien. S'agissant des collectivités, en l'absence de marges de manoeuvre financière, une partie d'entre elles réduisent les subventions qu'elles octroient, parfois drastiquement.

"On risque de voir disparaître des acteurs majeurs de l'action sociale", assure de même Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité, qui compte 900 adhérents. La FAS a mené une enquête auprès de son réseau via un questionnaire et des audits comptables. Celle-ci montre qu'une association du secteur sur quatre est menacée de disparition faute, donc, de trésorerie pour assurer les dépenses liées à son fonctionnement. Elle confirme également qu'une sur deux a vu sa situation financière se dégrader au cours de ces trois dernières années.

Outre les retards de versement des subventions, les associations interrogées par la FAS mettent en cause la hausse de leurs coûts de fonctionnement. "Il y a urgence, on demande à l'Etat des mesures d'appui à la trésorerie pour permettre aux associations de franchir ce cap", commente Pascal Brice. L'organisme souhaite aussi que l'Etat indexe les financements sur l'inflation et compense l'intégralité des revalorisations salariales obligatoires.

De nombreux acteurs ont annoncé participer à cette journée de mobilisation nationale initiée par le Mouvement associatif. Parmi eux par exemple, les MJC, qui représentent 1.000 structures et 17.500 emplois qui risquent d'être fragilisés. MJC de France a elle aussi partagé ses inquiétudes quant aux précarisations financières des structures qu'elle représente, suite là encore à une enquête sur les conséquences des baisses de subventions.

 

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