Réforme territoriale - Carte des régions : les députés PS lancent de nouvelles fusions

Alors que l'Assemblée nationale devait démarrer ce 15 juillet dans la soirée la discussion en séance du projet de loi créant de grandes régions, les députés PS se sont accordés ce 15 juillet dans la matinée sur une nouvelle version de la future carte des régions. Rappelons que le 9 juillet, la commission des lois de l'Assemblée avait voté le projet de loi en ne proposant qu'une seule modification à la carte dessinée par l'Elysée – une fusion de l'Aquitaine et du Limousin (initialement, l'Aquitaine devait rester seule et le Limousin faire partie d'une fusion à trois avec Poitou-Charentes et Centre). Le rapporteur du texte, Carlos Da Silva, avait alors expliqué cette retouche a minima en jugeant qu'"à cette étape", les autres regroupements possibles ne semblaient pas "recueillir le consensus suffisant pour s'imposer" mais que le débat allait "se poursuivre".
Ce mardi lors de la réunion du groupe socialiste à l'Assemblée, qui s'est déroulée en présence de Manuel Valls, les députés y sont en revanche allés plus franchement. Ils ont en effet proposé un nouveau trio Poitou-Charentes-Limousin-Aquitaine. Du coup, la région Centre resterait seule, alors qu'elle devait être rattachée à Poitou-Charentes. De même, les Pays de la Loire et la Bretagne resteraient deux régions avec un périmètre inchangé.
Les députés PS se sont en outre entendus sur une fusion du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie. Et ont prévu que Champagne-Ardenne se raccroche à l'ensemble Alsace-Lorraine.
Avec cette nouvelle version, qui a été largement adoptée par les députés PS malgré des insatisfactions exprimées par certains, le nombre de régions en métropole passerait donc de 22 à 13 (Corse comprise) et non 14 dans le projet du gouvernement. Le tout doit être porté par un amendement du groupe PS en séance, sachant que le texte doit être discuté jusqu'à vendredi.

Et pourquoi pas le Centre avec l'Ile-de-France ?

"Les trois propositions faites par le groupe socialiste ont leur cohérence, elles me semblent aller dans le bon sens", a déclaré à la presse le secrétaire d'Etat à la Réforme territoriale, André Vallini, avant l'ouverture du débat.
Sur la première grande région Poitou-Charentes-Limousin-Aquitaine, "ça paraît cohérent" et "beaucoup de parlementaires, de droite comme de gauche, pensent que c'est une bonne solution", a-t-il estimé.
Concernant l'association du Nord-Pas-de-Calais et de la Picardie, "il y a des réticences, des résistances", notamment par rapport au risque que cette région soit ravie par le FN, mais "il y a aussi beaucoup de parlementaires qui pensent que c'est cohérent", a-t-il jugé. Enfin une fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne est "une éventualité à prendre en compte".
Et le fait que la région Centre actuelle resterait telle quelle. "Ca paraît peut-être difficile" mais "dans un premier temps ça peut s'envisager", selon le secrétaire d'Etat. Selon lui, "deux possibilités" restent ouvertes et "sont à étudier" : une association du Centre aux Pays de la Loire ou à l'Ile-de-France. Cette dernière hypothèse "permettrait de donner toute son utilité, sa pertinence à la métropole du Grand Paris, dans une très grande région parisienne". Comme quoi effectivement, tous les scénarios, même ceux qui n'avaient jusqu'ici pas vraiment été évoqués, ont voix au chapitre...