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Politique familiale - Contractualisation CAF-collectivités : où sont les jeunes ?

La Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) publie, dans le dernier numéro de sa lettre d'information "L'e-ssentiel", les résultats d'une étude sur la contractualisation dans le domaine de la politique du temps libre et des activités périscolaires, financé par la branche famille. L'étude porte plus précisément sur l'évaluation des contrats temps libre (CTL), que remplacent progressivement depuis 2006 les contrats enfance jeunesse (CEJ). Ces dispositifs à destination des jeunes et de leurs familles reposent sur des contrats d'objectifs et de cofinancement passés entre une caisse d'allocation familiale (CAF) et une collectivité territoriale ou un groupement de communes et, dans quelques cas, une entreprise ou une caisse de mutualité sociale agricole. Ils visent à mettre en oeuvre une politique en faveur des loisirs et des vacances des enfants et des adolescents de 6 à 18 ans. En 2007, le nombre de CTL et de CEJ était d'environ 2.000, pour un financement de 385 millions d'euros apporté par la branche famille.
L'évaluation réalisée par la Cnaf s'appuie sur le rapprochement de plusieurs études, dont une réalisée auprès d'un échantillon de 300 élus locaux. Celle-ci montre que 87% des élus ont le sentiment de bien identifier les attentes des familles ayant des enfants âgés de 6 à 12 ans. De ce fait, ils pensent bien répondre à ces besoins, notamment à travers la contractualisation. En revanche, 36% des élus disent mal connaître les attentes de jeunes de 13 à 18 ans et 65% d'entre eux estiment mal y répondre. La moitié des élus interrogés font de l'amélioration de cette réponse une priorité et 71% se disent prêts à investir davantage dans la jeunesse, en particulier dans les petites communes et celles en difficulté. Un peu plus de la moitié des élus affirment d'ailleurs avoir réalisé ou fait réaliser des études afin de mieux identifier les attentes et les besoins, tandis que près de 50% estiment "ne pas disposer d'éléments suffisants pour élaborer une politique enfance-jeunesse adaptée aux réalités de leur territoire". Mais cette bonne volonté affichée ne suffit pas. L'étude de la Cnaf estime en effet que "les attentes des jeunes sont peu entendues". En effet, "adolescents et jeunes demandent une présence, un encadrement, ce que sous-estiment leurs parents, les élus, les professionnels". Les élus expriment également de fortes attentes à l'égard des CAF, puisque 70% d'entre eux souhaitent que ces dernières les accompagnent davantage dans tout ce qui concerne l'étude et l'analyse des besoins des familles et des jeunes. Le partenariat avec la CAF est d'ailleurs apprécié par 82% des élus interrogés.
En termes de partage des compétences, l'étude montre que 70% des élus sont favorables à une délégation de la compétence enfance jeunesse au niveau de l'intercommunalité (31% d'entre eux la délèguent déjà). De façon logique, cette volonté de déléguer est d'autant plus forte que la commune est petite. Enfin, il apparaît que la contractualisation constitue un puissant levier de mise en place d'une politique. Ainsi, 82% des communes ayant signé un CTL ont mis en place une politique enfance jeunesse. Les autres résultats de la contractualisation sont l'aide à l'élaboration de projets (78% de citations), la diversification de l'offre (75%) et le soutien aux associations (57%).

 

Jean-Noël Escudié / PCA