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Coronavirus : Édouard Philippe écrit aux maires de France

Le Premier ministre a adressé un courrier à l'ensemble des maires de France, "confrontés à l'inquiétude de nos concitoyens face aux risques d'une épidémie de coronavirus Covid-19". Il y rappelle principalement les mesures mises en place par l'État : détection, prise en charge, recommandations, information... Il invite aussi les élus à "la plus grande vigilance face à la propagation de fausses nouvelles".

Le 25 février, le Premier ministre a adressé un courrier à l'ensemble des maires de France, "confrontés à l'inquiétude de nos concitoyens face aux risques d'une épidémie de coronavirus Covid-19 en France". Le courrier ne demande pas d'intervention particulière de la part des maires, mais vise plutôt à les informer sur les mesures que l'État a prises pour protéger les citoyens et "circonscrire ces risques".

Des mesures "strictement alignées" sur les recommandations de l'OMS

Il rappelle ainsi que le centre de crise du ministère des Solidarités et de la Santé est activé depuis le 27 janvier et que les mesures prises depuis lors sont "strictement alignées" sur les recommandations de l'OMS et du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies. La stratégie mise en œuvre vise donc à "ralentir l'introduction et la propagation du virus sur le territoire national", grâce à une détection précoce et à une prise en charge rapide des patients atteints et de leurs contacts. En termes de prise en charge, 70 établissements supplémentaires, sièges d'un Samu, se sont ajoutés, le 24 février, aux 38 premiers établissements désignés (essentiellement des CHU). L'ensemble des départements sont ainsi couverts. Ces établissements "disposent d'ores et déjà des capacités de diagnostic, de test et de prise en charge nécessaires à l'accueil de ces patients dans les meilleures conditions". Édouard Philippe indique également avoir "décidé de procéder à l'acquisition de plusieurs millions de masques de protection".

Par ailleurs, le gouvernement a établi des recommandations spécifiques pour les personnes revenant d'un voyage ou d'un séjour dans une zone à risque, avec un distinguo entre la "zone rouge" (la province chinoise du Hubei), qui justifie une mise en quatorzaine stricte, et les autres régions touchées à ce jour (reste de la Chine, Corée du Sud, Singapour et les régions italiennes de Lombardie et de Vénétie). Le courrier n'évoque pas le cas – très commenté dans les médias et sur les réseaux sociaux – de la venue de 3.000 supporters de l'équipe de football de Turin pour affronter, le 26 février, l'équipe de Lyon, mais il faut rappeler que Turin se trouve dans le Piémont et non pas en Lombardie. C'est d'ailleurs ce qu'a fait le ministre de la Santé, Olivier Véran, lors du compte-rendu du conseil des ministres : "Il n'y a pas lieu d'empêcher" les supporters italiens de se rendre au match, car "il n'y a pas de malades identifiés à Turin", qui "se situe à 200 kilomètres des zones dites à risque italiennes", a-t-il déclaré. Il a également précisé que les supporteurs italiens seraient "dans une tribune dédiée" et qu'un "système d'information rapprochée" serait mis en place.

Pour les personnes revenant de la seconde catégorie de territoires, le gouvernement recommande, durant quatorze jours, une "réduction des contacts sociaux non indispensables" et le port d'un masque anti-projection. En cas de signe d'infection respiratoire, il est indispensable d'appeler directement le 15, et de ne pas se rendre aux urgences ou chez son médecin.

La qualité du dialogue avec les maires "sera décisive"

Bien entendu, la liste des zones à risques peut être actualisée à tout moment, en fonction de l'évolution de l'épidémie. Des informations sont diffusées en temps réel – notamment sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé et sur celui du gouvernement – et un numéro vert est à disposition (le 0800.130.000). À la demande du Premier ministre, les préfets et les directeurs généraux des agences régionales de santé (ARS) se tiennent prêts à répondre aux questions des élus et à "intervenir en cas de situation spécifique"

Au-delà de l'information des maires, qui incarnent aussi la République sur les territoires, l'objet de ce courrier est n'est pas seulement d'ordre sanitaire, mais également d'ordre sociétal. Le Premier ministre appelle en effet les maires "à la plus grande vigilance face à la propagation de fausses nouvelles et aux risque de discrimination à l'encontre des communautés d'origine asiatique vivant sur notre territoire". Édouard Philippe profite aussi de ce courrier pour saluer "le très haut niveau de responsabilité" des maires. Il affirme ainsi – et même si les élus concernés n'avaient pas vraiment été prévenus à l'avance – que "sans eux, nous n'aurions pas pu organiser le rapatriement de nos concitoyens à Carry-le-Rouet, à Aix-en-Provence et à Branville, ni une action de prévention sanitaire aux Contamines-Montjoie". Aussi, "dans ce contexte très évolutif, la qualité du dialogue que nous entretiendrons sera décisive. Dans la confiance et la transparence, pour assurer la sécurité de nos concitoyens".

 

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