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Culture / Tourisme : les grottes prennent la lumière

Le succès des répliques Chauvet II et Lascaux IV ne se dément pas. La grotte Cosquer pourra elle aussi compter sur sa réplique, prévue pour être installée en plein coeur de Marseille.

Les grottes et le tourisme pariétal ont le vent en poupe. Le 25 avril 2015, un an après l'inscription de la grotte Chauvet-Pont d'Arc (Ardèche) et de ses peintures rupestres remontant à 36.000 ans au patrimoine mondial de l'Unesco, sa réplique – baptisée Chauvet II – ouvrait ses portes au grand public (voir nos articles ci-dessous du 23 juin 2014 et du 27 avril 2015). Quatre ans plus tard, le succès est au rendez-vous. La grotte Chauvet II vient en en effet de franchir le seuil des deux millions de visiteurs, après avoir atteint le million en 2017. Le couple reconnu comme le deux millionième visiteur s'est vu offrir un cadeau original : une visite dans la – vraie – grotte Chauvet, qui n'accueille qu'une dizaine de visiteurs par an. Ils seront accompagnés par Jean-Marie Chauvet, l'un des trois spéléologues qui ont découvert le lieu.

Pour sa part, la grotte de Lascaux IV, ou plus précisément le Centre international d'art pariétal de Montignac-Lascaux (Dordogne) – nouvelle reproduction, ouverte en décembre 2016, de la grotte inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco en 1979 avec l'ensemble des sites préhistoriques et grottes ornées de la vallée de la Vézère –, a atteint son millionième visiteur le 11 juillet 2019. Lascaux IV avait atteint les 500.000 visiteurs un an seulement après son ouverture, soit 20% de plus que prévu (voir notre article ci-dessous du 13 décembre 2016). Après les 298.000 visiteurs de 2018 (-21%) – une baisse qui n'est pas inhabituelle une seconde année d'ouverture –, elle pourrait atteindre son objectif de croisière de 330.000 visiteurs par an. Il faut y ajouter Lascaux II, toujours ouverte et qui accueille environ 70.000 touristes par an. Sans oublier Lascaux III, la réplique mobile qui voyage à travers le monde. Après avoir séjourné à Munich jusqu'en septembre, elle doit s'installer à Naples en février 2020.

Cet engouement pour l'art pariétal est loin d'être terminé. Le conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur a en effet décidé, lors de sa session du 16 octobre, de choisir la société Kleber Rossillon pour réaliser et exploiter la future reproduction de la grotte Cosquer. Cette société n'est pas vraiment une inconnue puisqu'elle a réalisé et gère... la grotte Chauvet II. Découverte en 1991 au large du cap Morgiou dans le parc national de Calanques, l'entrée de la grotte Cosquer est située par 37 mètres de fond et abrite près de 500 représentations peintes et gravées par la main de l’homme, de 27.000 à 19.000 ans avant notre ère. La réplique devrait ouvrir en juin 2022. A la différence de celles des grottes Chauvet et Lascaux, elle ne se situera pas à proximité du site original, mais... en plein cœur de Marseille. La réplique sera en effet installée dans la Villa Méditerranée, un bâtiment futuriste et une réussite architecturale qui jouxte le Mucem, mais un fiasco programmatique et financier, dénoncé en termes très sévères par la Chambre régionale des comptes (voir notre article ci-dessous du 24 octobre 2017). Dans sa présentation de Cosquer II, la région explique d'ailleurs que ce projet permettra de "donner une vocation bien définie à la Villa Méditerranée, afin d'absorber les frais de gestion du lieu et enfin proposer à la population du territoire régional, national et international, un lieu culturel d’exception". Se basant sur les résultats de Lascaux IV et Chauvet II, la région table sur une fréquentation de 500.000 visiteurs dès la première année.

 

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