Dans l’Orne, une crèche intercommunale adopte la pédagogie Montessori (61)

Confiance dans l’enfant, respect de ses capacités, rythme adapté à chacun d’eux... la crèche intercommunale de la communauté de communes Domfront-Tinchebray applique désormais les principes de la pédagogie Montessori. De nouvelles familles ont inscrit leur enfant et la démarche a essaimé dans des maternelles voisines.

La crèche intercommunale Les P’tits Loups, installée à Saint-Pierre-d’Entremont (710 habitants) dans l’Orne, peut accueillir douze enfants, de trois mois à quatre ans et fonctionne avec une équipe de six agents (direction, encadrement et entretien). Installée sur le territoire rural de la communauté de communes Domfront-Tinchebray interco, elle a adopté depuis septembre 2017 une pédagogie d’inspiration Montessori. Ce projet fait suite aux réflexions engagées en 2016 pour le renouvellement du contrat Enfance Jeunesse (voir encadré) avec la CAF. Un questionnaire auprès des familles avait recueilli leurs nouvelles attentes, tandis que parallèlement une des écoles de la communauté de communes envisageait une pédagogie similaire. Au fil des réflexions, avec l’accord de leurs élus, l’équipe de la crèche a décidé de se lancer à son tour.

  • Aménagement des locaux repensé

"La pédagogie d’inspiration Montessori repose sur le constat qu’un enfant a soif de découvrir et d’apprendre par lui-même, notamment par l’observation et des manipulations d’objets avec ses mains favorisant la coordination oculomotrice", explique la directrice de la crèche Sophie Davy-Chesnier. "L’adulte doit donc lui faire confiance dans sa capacité à se développer par lui-même et veille à ce que les aménagements de son espace de vie et les ateliers proposés répondent à ses besoins du moment." Les locaux de la crèche sont réaménagés sans avoir besoin d’agrandir (50.000 euros d’investissements autofinancés par la collectivité) pour séparer les grands des petits une partie de la journée (activités et sieste) et faire en sorte que les ateliers (jeux, manipulations d’objets courants, transvasement de sable, d’eau...) soient à leur hauteur. Des meubles sont remplacés, notamment les tables du repas le midi afin que les enfants mangent deux par deux et non par six. "Cela a beaucoup apaisé ce temps habituellement plus agité", précise la directrice.

  • La pédagogie attire de nouveaux parents

Un organisme de formation d’Angers a organisé trois jours de formation pour le personnel sur le site même de la crèche, en dehors de ses heures d’ouverture. Les réunions internes régulières de l’équipe, ses lectures et recherches personnelles lui ont permis d’affiner la mise en place de cette nouvelle pédagogie, ainsi que l’aménagement des salles. Les parents y ont été sensibilisés par une réunion, et une écoute quotidienne. Ils ont bien accepté cette nouvelle approche et certains d’entre eux s’efforcent de l’appliquer à leur domicile.

  • Ambiance apaisée

"Aujourd’hui, nous constatons une ambiance plus sereine et posée qu’auparavant au sein de la crèche, poursuit la directrice. C’est plus reposant pour les enfants et les encadrants. Le rôle de ces derniers est aussi plus valorisant." Le prix de journée n’a pas changé, et l’information a circulé, notamment via la presse locale. De nouveaux parents se sont rapidement manifestés. "Malgré la baisse démographique du département, nous recevons davantage d’inscriptions qu’auparavant, parfois un an à l’avance", se félicite la directrice.

  • La méthode fait des émules dans les maternelles

Sur le territoire intercommunal, l’expérience a fait des émules. Trois écoles maternelles ont maintenant adopté des pédagogies similaires. Élue en charge de la petite enfance/jeunesse, Michèle Lainé commente : "En milieu rural, les acteurs de l’enfance se connaissent bien, c’est plus facile pour eux de travailler et d’avancer dans le même sens. Raison pour laquelle d’autres établissements se sont montrés intéressés."

Depuis sa création en 2000, la crèche intercommunale a fait évoluer ses pratiques.  Elle s’est engagée en 2017 dans une démarche de labellisation écologique, en lien avec l’association nationale Label Vie. Là aussi, le personnel est fortement impliqué pour améliorer ses actions en matière d’alimentation, d’entretien des locaux, d’accueil, de gestion des déchets, de mobilier, et d’éclairage…

Le contrat Enfance Jeunesse (CEJ)

Le contrat Enfance Jeunesse (CEJ) est un contrat d’objectifs et de financement passé entre une CAF et une collectivité locale ou un organisme à but non lucratif, afin de développer et d’optimiser l’offre d’accueil des enfants jusqu’à 17 ans, et de coordonner les politiques enfance et jeunesse. Ce développement repose sur un diagnostic de l’offre existante et des besoins à venir. Un schéma de développement est planifié sur quatre années et un financement contractualisé en fonction du projet retenu. Le CEJ est proposé en priorité aux territoires sur lesquels les besoins d’accueil des familles sont les moins bien couverts.

Domfront-Tinchebray Interco

Nombre d'habitants :

16155

Nombre de communes :

15
1 place Général Leclerc - Tinchebray
61800 Tinchebray-Bocage

Michèle Lainé

Quatrième vice-présidente, petite enfance/eunesse et maire de Saint-Pierre-d'Entremont,

Crèche "Les P’tits Loups" Inspiration Montessori

2 rue de la Quertoterie
61800 Saint-Pierre-d’Entremont

Sophie Davy-Chesnier

Directrice

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