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De nombreuses voix s'élèvent pour réclamer la réouverture des plages dès le 11 mai

Depuis que le Premier ministre, Édouard Philippe, a exclu d'ouvrir l'accès aux plages avant au moins le 1er juin, les appels se multiplient pour une réouverture des plages et un accès raisonné au littoral dès le 11 mai.

Dans les régions côtières, l'annonce faite par Édouard Philippe le 28 avril d'interdire au moins jusqu'au 1er juin l'accès aux plages a fait l'effet d'une douche froide. "En Bretagne, nos plages sont nos parcs et jardins. Je plaide pour que, sous l’autorité des maires, nous puissions les rouvrir au plus vite sans prendre de risques pour notre santé", a tweeté ce 30 avril le président de région Loïg Chesnais-Girard. Les quatre départements de la Bretagne, première région littorale en kilomètres côtiers, sont classés en vert selon la carte publiée par le gouvernement en vue du déconfinement. "Nos plages et nos côtes ne sont pas exactement les mêmes que celles de la Côte d'Azur au regard de la faible pression de l'épidémie et de la configuration de la plupart de nos plages", constate pour l'AFP Loïg Chesnais-Girard.

Faire de la fermeture l'exception, plaide le président de l'association des maires du Finistère

"À partir du 11 mai on pourra se promener dans un rayon de 100 km dans les parcs et les bois des départements 'verts' et on ne serait pas capable de le faire sur les grèves et les sentiers littoraux de Bretagne ?", interroge Dominique Cap, président de l'association des maires du Finistère, qui a adressé un courrier au Premier ministre avec d'autres maires de la région. De même, souligne-t-il, "on aura le droit de faire du vélo seul mais pas de canoë-kayak ni de planche à voile, et les pêcheurs de plaisance ne pourront pas non plus sortir, c'est illogique". "Il faut que l'ouverture redevienne la règle et la fermeture, via un arrêté, l'exception", plaide Dominique Cap, faisant la différence entre "une plage urbaine lors d'un pont ensoleillé qui peut poser problème", et l'accès aux milliers de kilomètres du littoral sauvage. Alain Cadec, président LR des Côtes-d'Armor, milite, lui, pour un accès organisé" aux plages "dans le respect des préconisations sanitaires et sous l’autorité des maires".

Une pétition destinée aux quatre préfets de la façade atlantique

Une pétition lancée le 28 avril à destination des quatre préfets de la façade atlantique a recueilli à ce jour plus de 82.000 signatures. Elle réclame une réouverture des plages du littoral "pour les surfeurs, les nageurs, les joggeurs, les promeneurs et toute autre personne pratiquant une activité physique pour une durée déterminée sans regroupement".
La navigatrice Anne Quéméré, qui réside dans le Finistère, s'est dite "en colère et sidérée", dans Ouest-France, par la décision du gouvernement. "Lorsqu'ils ont interdit la pratique des sports de loisirs pour se focaliser sur les priorités, les évacuations sanitaires ou les secours (...) je l'ai très bien compris, mais marcher sur une plage, franchement je ne vois pas très bien où est le danger", explique-t-elle. Dans un communiqué, l’Association des ports de plaisance de Bretagne a également souhaité un retour "à la liberté de navigation" dès le 11 mai.

Demande de "calendrier cohérent"

Dans un courrier daté du 27 avril, Jean-François Rapin, sénateur LR du Pas-de-Calais et président de l'Association nationale des élus du littoral (Anel), a demandé au Premier ministre un "calendrier cohérent" pour "organiser l'accueil des populations sur nos littoraux". "On voit ce qui se trame : on va rouvrir telle ou telle plage en fonction du département en rouge ou vert", a déclaré l'élu à l'AFP lundi, craignant, avec ce scénario, "une forme d'injustice terrible". "Les maires connaissent parfaitement leurs plages, savent très bien s'ils peuvent la rouvrir, notamment en lien avec le préfet (...) de façon la plus sécuritaire possible", estime-t-il. "Le principe est d'avoir, sur des plages avec une distanciation qui le permet, un accès", même "limité en temps s'il le faut", a-t-il ajouté, jugeant "ridicule que les gens puissent se balader sur la digue et pas sur la plage" aujourd'hui.

"Règles à fixer par les préfets et les maires"

Daniel Fasquelle, député LR du Pas-de-Calais, plaide également pour une réouverture "encadrée", dès le 11 mai, avec "des horaires" et "des règles à fixer par les préfets et les maires", "comme pour les marchés". "On ne peut pas traiter toutes les plages de France de la même façon. Nous avons 17 km de plages entre le Touquet et Berck. À marée basse, il n'y a aucun risque de promiscuité", assure-t-il. "On ne peut pas laisser les gens aller dans les magasins, parcs, jardins, forêts et leur interdire l'accès à la plage, cela n'a pas de sens." "Nous avons écrit à l'ensemble des élus de la côte d'Opale et de la baie de Somme pour leur demander de co-signer avec nous une lettre au Premier ministre" en ce sens, a-t-il indiqué, après avoir recueilli, selon lui, dans un sondage 82% de réponses favorables à une réouverture des plages, sur 22.000 participations.