Archives

Social - Début de carrière des travailleurs sociaux : peu de chômage et des satisfactions

La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude originale intitulée "Les débuts de carrière des diplômés des professions sociales". Celle-ci repose notamment sur l'exploitation des résultats de l'enquête "Génération 2004" du Centre d'études et de recherche sur les qualifications. Elle distingue les sortants de formation de niveau III, équivalent au moins à bac+2 (assistants de service social, éducateurs spécialisés, éducateurs de jeunes enfants et conseillers en économie sociale et familiale) et les sortants de formation de niveau IV, équivalent au baccalauréat (moniteurs-éducateurs). Ces deux groupes présentent une double caractéristique : ils sont très fortement féminisés (96% de femmes parmi les assistants de service social et les éducateurs, 99% parmi les conseillers en éducation sociale et familiale) et plus âgés que ceux des autres diplômés de niveau équivalent.

Le premier enseignement de l'étude est plutôt positif : contrairement à nombre d'étudiants, les nouveaux diplômés des professions sociales sont peu exposés au chômage, connaissent une insertion rapide et stable, et estiment avoir atteint le niveau de qualification qu'ils visaient. Ainsi, environ 85% d'entre eux ont trouvé un emploi en moins de cinq mois. Leur délai moyen d'accès à l'emploi est plus court que pour les autres diplômés de niveau équivalent. Il est en effet de 1,8 mois pour les formations sociales de niveau III (contre 2,8 mois pour les formations non sociales de même niveau) et de 2,5 mois pour celles de niveau IV (contre une moyenne générale de 3,4 mois). Ce premier emploi se poursuit au moins deux ans pour 45% des nouveaux diplômés des professions sociales, contre 37% dans les autres formations de même niveau. Cependant, cette durée du premier emploi est inférieure à six mois pour 26% d'entre eux (contre 30%). Finalement, trois ans après la sortie de formation, 57% des diplômés des professions sociales de niveau III et 62% de ceux de niveau IV occupent le même emploi depuis deux ans ou plus contre 52% et 45% des sortants de formations non sociales de même niveau. De plus, les diplômés qui ont changé de contrat entre 2004 et 2007 ont généralement amélioré leur situation sur le marché de l'emploi. Autre point positif : 81% des primo-sortants des professions sociales estiment avoir atteint le niveau de formation qu'ils souhaitaient et mettent donc volontairement un terme à leurs études pour se lancer dans la vie active.

Après trois ans en emploi, les nouveaux diplômés des professions sociales se disent également davantage satisfaits de leur rémunération que les autres diplômés de même niveau. Ainsi, 42% d'entre eux jugent leur salaire "normal", 19% estiment être plutôt bien payés et 2% très bien payés (contre respectivement 36%, 15% et 1% parmi les diplômés des professions non sociales de niveau équivalent). Il est vrai que le salaire mensuel moyen constaté lors du premier emploi à temps plein se situe respectivement à 1.300 et 1.250 euros pour les professions sociales de niveaux III et IV (chiffres de 2004), contre respectivement 1.200 et 1.100 euros pour leurs équivalents en professions non sociales. Après trois ans d'activité, les évolutions sont toutefois modestes et les écarts se sont un peu resserrés avec les autres diplômés de même niveau, avec respectivement 1.315 et 1.258 euros pour les uns, contre 1.254 et 1.151 euros pour les autres (chiffres de 2007).

 

Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

Pour aller plus loin

Voir aussi

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis