Défis climatiques et inclusion au cœur de l’édition 2022 de Vivatech
Après deux ans de pandémie, Vivatech est de retour porte de Versailles du 15 au 18 juin. Les territoires, accompagnés de leurs start-up, ont répondu présents à ce grand rendez-vous de l’innovation. Une édition qui a placé la transition écologique et l’inclusion au cœur de son programme.
Mi-présentiel, mi-distanciel, la grand-messe européenne de la tech accueille durant quatre jours quelque 1.500 exposants, dont 1.200 start-up, et 140.000 visiteurs, pour les deux tiers en ligne. Six défis était au menu : la course à la décarbonation, la mobilité propre, l’avenir du travail, l’inclusion sociale, le métavers et l’émergence de start-up de dimension européenne.
Des start-up territoriales bien représentées
Comme chaque année, les grandes collectivités en charge du développement économique sont venues en nombre pour promouvoir leurs champions locaux. La Région Sud, qui accompagnait 36 jeunes pousses régionales, a profité de l’événement pour lancer SudPlace, une plateforme destinée à faciliter les synergies au sein de l’écosystème local d’innovation. Venue avec 17 start-up, la région Aura présentait pour sa part son "Campus région du numérique" dont la particularité est de proposer une "usine" grandeur nature pour tester et intégrer des technologies innovantes. L’Occitanie, à la tête d’une délégation de 60 start-up, en a profité pour promouvoir son projet d’avion vert sur lequel la collectivité vient de lancer un plan d’action de 100 millions d’euros.
Garantir la pérennité des financements
De passage à Vivatech, Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie et de la souveraineté numérique, s'est félicité des 27 "licornes" - sociétés affichant une capitalisation supérieure à un milliard d’euros - que compte désormais la France. Le ministre a souhaité voir émerger des "décacornes", dépassant les 10 milliards d’euros de capitalisation, susceptibles de faire le poids face aux Gafam. À l’heure où "l’argent facile" en provenance des États-Unis se tarit, il a estimé qu’il était "de notre responsabilité de continuer à garantir un financement solide", évoquant l'initiative européenne "scale-up" qui prévoit d’affecter plus de 3 milliards d'euros aux entreprises innovantes et le plan d'investissement France 2030. Présentant les lauréats de la seconde promotion de la French Tech Green, il a souhaité que "les entreprises de la tech soient les premières en Europe en matière de lutte contre le changement climatique d'ici cinq ans". Il s’est également inquiété du manque de compétences dans le domaine du numérique.
Des TPE-PME invitées à accélérer
Ce sujet soucie également le Medef, qui a publié à cette occasion une étude sur la transformation numérique des entreprises. L’association patronale se félicite que 73% des entreprises (sur 173 personnes interrogées) aient mis en place des outils collaboratifs et 79% pris des mesures pour renforcer leur cybersécurité. Elle déplore en revanche que seulement un quart d'entre elles se soient dotées d’un nouveau mode de commercialisation (e-commerce, click and collect) à l’issue de la pandémie et qu’à peine la moitié travaillent sur la valorisation de leurs données. Un retard qui serait notamment dû à un déficit en compétences numériques. Le Medef note également la persistance de disparités importantes entre les territoires et souligne la méconnaissance des aides et des initiatives publiques en faveur de la transformation des TPE/PME. L'organisation patronale appelle les pouvoirs publics à "jouer leur rôle de catalyseur" pour "créer la confiance", "améliorer les compétences des Français", et propose de mobiliser les start-up pour accompagner TPE/ PME dans leur transformation numérique.