Archives

Economie / Environnement - Economie circulaire : le Grand Paris a son livre blanc

Lancés en mars dernier, les Etats généraux de l'économie circulaire du Grand Paris ont débouché sur un livre blanc fort de 65 propositions, dévoilé le 14 septembre par la maire de Paris, Anne Hidalgo.

Point d'orgue d'une concertation que la ville de Paris considère comme "inédite", les trois jours de débats lancés le 14 septembre sur l'économie circulaire ont débuté par la présentation d'un livre blanc. L'arsenal de propositions qu'il contient – il y en a 65 au total, dont certaines "à mettre en œuvre dès janvier 2016" – est le fruit d'une dynamique portée par 21 collectivités et près de 500 responsables associatifs et entrepreneurs. Dans quel but ? Celui de "développer la pollinisation de l'économie circulaire à l'échelle d'un territoire aussi vaste et productif que le Grand Paris", motive Anne Hidalgo, maire de Paris.

Large éventail de propositions

Les huit groupes de travail thématiques créés ont abouti sur des propositions touchant autant à l'alimentation et au gaspillage alimentaire qu'à la récupération des énergies fatales, l'écoconception et le cycle de vie, la construction et l'aménagement, l'encouragement à la réparation, à "la rénovation plutôt qu'à la démolition", la valorisation des circuits courts pour l'alimentation et la gestion des déchets de chantier, ou encore l'écologie industrielle et territoriale. Des propositions qui se retrouveront sur toutes les lèvres et seront débattues ou remises en perspective, au fil des conférences et animations prévues jusqu'au 16 septembre, auxquelles 1.500 participants sont attendus.

Marchés publics, exemplarité, actions scolaires

Parmi ces mesures, les trois premières relevées visent à agir sur le levier de la commande publique, notamment pour "augmenter par ce biais la part des produits éco-conçus et donner plus de poids aux clauses d'économie circulaire dans les marchés publics". Un groupe de travail a en effet relevé qu'au niveau national, seuls 6,7 % des marchés publics passés comportaient une clause environnementale. D'autres visent à muscler les actions d'écologie industrielle et territoriale (EIT), par plus de retours d'expérience, plus de coordination entre des initiatives souvent dispersées et grâce à un modèle de financement renforcé. L'idée d'un "lieu emblématique", d'un incubateur spécifique et d'un label propre aux projets d'économie circulaire est aussi avancée. Même souci d'exemplarité avec, sur le volet de l'alimentation durable, l'idée d'avoir au moins une école irréprochable dans ce domaine : "Car l'alimentation, thème pourtant fédérateur, est aujourd'hui rarement abordée en classe et dans les cantines scolaires. Des actions de lutte contre le gaspillage et de tri des biodéchets pourraient mieux impliquer les enseignants, les animateurs périscolaires, le personnel de cuisine, etc."

Des stratégies plus efficaces

A l'échelle de la métropole, ce livre blanc recommande aussi de se doter d'une stratégie coordonnée de développement des énergies de récupération. Celle-ci s'appuierait avant tout sur un état des lieux des données et outils existants, domaine dans lequel l'information est aujourd'hui "parcellaire", "peu accessible" ou "inadaptée" aux besoins. Par ailleurs, le livre blanc encourage pêle-mêle le compostage de proximité, la réduction des emballages jetables, la valorisation des invendus et déchets alimentaires sur les marchés municipaux, la prévention des biodéchets de la restauration collective, etc. Pour plus d'efficacité dans la gestion des dons alimentaires, il est aussi suggéré de créer une ou deux plateformes mutualisées de collecte. Et "une communauté d'ambassadeurs de la seconde vie des produits".