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Environnement - Economie verte : Bruxelles appelée à mettre au point une stratégie européenne

La réunion extraordinaire du bureau du Comité des régions (CdR) des 11 et 12 mars a donné lieu à de vifs débats sur l'économie verte et ses conséquences en matière d'emplois et d'industrie au niveau européen. Des échanges qui interviennent à la suite d'un avis du CdR du 7 octobre 2009 sur le livre blanc "Adaptation au changement climatique : vers un cadre d'action européen" de la Commission européenne. Dans cet avis, le rapporteur danois Knud Andersen prônait "la création d'un fonds européen d'adaptation environnementale qui financerait des programmes de formation, de reclassement ou de remise au travail de travailleurs dans des secteurs susceptibles d'être affectés par une politique de développement durable". Les emplois verts se développent à vive allure en Europe, et notamment en France où ils ont progressé de 2,9% en 2008 pour atteindre 405.000 comme l'indiquait une étude du Commissariat général au développement durable (voir ci-joint notre article du 7 janvier 2010). Et les perspectives sont optimistes puisqu'elles prévoient 600.000 emplois verts dans notre pays d'ici à 2020, comme cela a été annoncé le 10 mars lors du Grenelle de l'emploi dans l'environnement. Pourtant, la crise économique et financière ralentit la fameuse croissance verte. La présidente du Comité des régions, Mercedes Bresso, estime ainsi qu'il "faut tout d'abord investir dans de nouveaux secteurs et de nouveaux produits et services afin de créer des emplois verts". En ligne de mire : l'agriculture biologique, la sylviculture durable, les emplois liés aux énergies renouvelables, à l'approvisionnement en eau ou encore au tourisme qui représentaient 8,67 millions d'emplois en 2007 (selon une étude GHK UE 27). En outre, l'industrie automobile et le lancement de véhicules électriques devraient permettre d'atténuer les effets de la crise que traverse le secteur en Europe. Le CdR a d'ailleurs présenté le projet développé par Renault en collaboration avec le gouvernement de Castilla y Leon. Un programme d'envergure puisqu'il vise la production d'un million de véhicules électriques et hybrides en Espagne à horizon 2014. D'autres projets sont également en cours de réalisation : la France et l'Allemagne ont ainsi annoncé le 4 février le lancement mi-2010 d'un projet transfrontalier de mobilité électrique qui englobe Strasbourg, Karlsruhe, Stuttgart, Mannheim et Baden-Baden dans le Bade-Wurtemberg. Reste cependant des obstacles de taille au développement de cette filière : le manque de financement et de standardisation pour la recharge du véhicule posent problème mais selon le ministre espagnol de l'Industrie, "la Commission européenne est l'institution qui doit mettre au point une stratégie qui sera débattue en mai". La France a donc pris une longueur d'avance et elle espère bien en tirer parti en affichant un objectif de 2 millions de véhicules électriques produits en 2020, comme l'annonçait le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, le 1er octobre 2009, lors du lancement du plan national pour le développement des véhicules électriques.

 

Muriel Weiss