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Transports - Elus et opérateurs rappellent l'importance des réseaux d'autocars

Le 13 octobre, le 18e congrès de la Fédération nationale de transports des voyageurs (FNTV) organisé à Paris a permis de faire le point sur le renforcement réglementaire en cours dans le secteur. Ce renforcement vise plusieurs fronts : l’accessibilité des autocars aux personnes à mobilité réduite, la sécurité (éthylotest anti-démarrage imposé depuis janvier aux conducteurs d'autocars scolaires), les droits des passagers (projet en cours de réglementation européenne), la réduction de la pollution (une charte d'engagement volontaire pilotée par l'Ademe sera prête en janvier) ainsi que l’ouverture à la concurrence, sur laquelle un rapport du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) est attendu prochainement.

Ce fut aussi l’occasion de mettre en avant de bonnes pratiques en matière de mobilité par autocar. Plusieurs départements ont ainsi fait valoir leur savoir-faire. Le conseil général de la Loire participe par exemple au développement du calculateur d'itinéraires www.multitud.org , initié par l'association Région urbaine de Lyon. Son originalité : douze autorités organisatrices de transport (AOT) chapeautant douze réseaux de transport en commun l’alimentent en horaires et données. Parmi ces AOT, on trouve divers profils, allant de la région aux agglomérations, en passant par des départements et communautés d’agglomération. "Cela nécessite un important effort de coordination car si l’un des acteurs ne joue pas le jeu et ne prévient pas par exemple en cas de changement d’horaire, c’est l’ensemble du système qui perd en fiabilité", a expliqué Valérie Dul, directrice adjointe des transports au conseil général de la Loire. En projet : l’extension du dispositif à d’autres collectivités et son raccordement au site d’informations multimodales www.itinisere.fr , piloté par le conseil général de l'Isère.
Plus au nord, le territoire de Belfort bénéficie aussi d’avancées notables sur son réseau de transports bus. En renforçant sa couverture et son efficacité, en fluidifiant la circulation et en simplifiant la tarification (d’une grille de plus de 70 tarifs, on est passé à 3 tarifs), le syndicat mixte qui le gère en a boosté l’attractivité. Résultat : en quatre ans, sa fréquentation a bondi de 60%. "On veut atteindre une moyenne de 7 à 8 voyageurs par bus et passer d’un bus toutes les 10 minutes à 5 minutes sur les principales lignes. On a aussi introduit le post-paiement qui signe la fin de la vente de ticket à bord. L’usager paie en fin de mois en fonction du nombre de trajets empruntés. Celui qui consomme peu reçoit donc une facture tous les six mois. Au final, cette réussite repose sur un dialogue fructueux entre les élus qui construisent l’offre et les opérateurs qui trouvent des solutions", a précisé Franck Proust, président de ce syndicat mixte.

Côté Pyrénées-Atlantiques, le conseil général va plus loin et vient de structurer son appel d’offres en matière de transports scolaires en tenant mieux compte des contraintes propres aux opérateurs. "Pour que les entreprises de transports puissent s’organiser et amortir dans le temps leurs investissements, il faut une durée de contrat suffisamment longue, de neuf ans dans notre cas", a illustré Hervé Lucbereilh, conseiller général de ce département. Quant au conseil général du Tarn, il n’a pas manqué de pointer le problème de financement des lignes autocar. Un point sur lequel Michel Seyt, président de la FNTV, a rebondi en regrettant à son tour que le secteur soit soumis à des contraintes toujours plus nombreuses, alors que les soutiens et bénéfices d'image reviennent généralement au transport ferroviaire.


Morgan Boëdec / Victoires éditions