Archives

Culture - Et si on encadrait les œuvres de street art?

Le gouvernement compte-t-il prendre des mesures pour mieux protéger les œuvres de street art ? Le ministère de la Culture pourrait-il mettre des experts à disposition des collectivités sur la valeur artistique (pas toujours évidente) de ces œuvres ? La question écrite déposée au début de l'été par le député Luc Carvounas n'a pas obtenu de réponse claire du ministère de la Culture. Il faut dire que le sujet n'est pas simple.
Comme le rappelle l'ex-maire d'Alforville, le street art a longtemps été "assimilé à des dégradations" avant d'être, pour certaines œuvres, "prisé des collecteurs". "Les cotes des grands artistes de street art ne cessant d'augmenter, leurs œuvres sont susceptibles d'être volées ou appropriées et l'espace public d'être dégradé", alerte Luc Carvounas, pointant du doigt "les propriétaires des supports (qui) peuvent tout à fait effacer ou revendre des œuvres au détriment de la philosophie du street art". 

Des œuvres volées dans l'espace public  

Autre phénomène : "les vols", comme ceux survenus durant l'été 2017 "où deux faux agents de la mairie de Paris ont dérobé des œuvres 'Space Invader'". Le député a également regretté qu'une œuvre de l'artiste international Banksy, en visite en juin 2018 à Paris, "a bien failli être effacée" et que d'autres "ont malheureusement été rapidement dégradées". 
Dans sa question écrite, Luc Carvounas invitait le ministère de la Culture "à réfléchir sur de nouveaux moyens juridiques de protéger ces œuvres". Il estimait par ailleurs que "les collectivités et les particuliers qui le demandent devraient pouvoir être accompagnés par des spécialistes afin d'avoir un avis sur la valeur esthétique et artistique d'une œuvre de street art".

Pas de modification législative en vue 

"La législation en vigueur répond déjà à la situation évoquée", a répondu le ministère de la Culture, en indiquant que le vol d'œuvres de street art est passible de 3 ans de prison et de 45.000 euros d'amende. Il indique que le vol d'œuvres "Space Invader" survenu en 2017 à Paris "est déjà puni par la" loi et que "le fait qu'il ait été commis par plusieurs personnes qui se sont prétendues chargées d'une mission de service public constitue un facteur aggravant". 
"Le vol et la revente d'une œuvre sont encadrés par la loi", affirme le ministère, mais pour ce qui est des œuvres réalisées sur des murs hors assentiment de leurs propriétaires, "l'État n'entend pas intervenir pour interdire au propriétaire d'un bâtiment de remettre en état une façade".

 

Pour aller plus loin

Abonnez-vous à Localtis !

Recevez le détail de notre édition quotidienne ou notre synthèse hebdomadaire sur l’actualité des politiques publiques. Merci de confirmer votre abonnement dans le mail que vous recevrez suite à votre inscription.

Découvrir Localtis