À Autruy-sur-Juine, les pains et les croissants sont tout chauds ! (45)
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En janvier 2025, l’ouverture d’une boulangerie est une réelle satisfaction pour les habitants d’Autruy-sur-Juine, petite commune du Loiret, située au nord-est d’Orléans. Cinq ans après le départ à la retraite de l’ancien boulanger, le commerce revit grâce aux élus qui ont porté de bout en bout le projet de boulangerie municipale. En 2020, lorsque la boulangerie ferme sans repreneur, « j’étais interpellé par les habitants, mais dans un premier temps, je considérais cela comme une affaire privée », se souvient le maire, Christophe Guerton. En 2020, avec le confinement lié à la pandémie de Covid-19, un dépôt de pain est installé dans la salle polyvalente, alimenté par un boulanger de Pithiviers ; les conseillers municipaux assurent les permanences de vente. La mairie s’empare alors du sujet et cherche un repreneur pour la boulangerie. Sans succès : l’ancien local, situé trop en retrait à l’intérieur d’une cour, manque d’attractivité et les conditions de sa cession sont difficiles.
Un distributeur de pain comme solution provisoire
Le conseil municipal adopte une solution provisoire en novembre 2020, avec l’installation d’un distributeur de pain loué pour 420 euros TTC par mois. Commence alors une réflexion sur une installation avec le boulanger retenu pour alimenter le distributeur. Le commerçant est intéressé par le trafic automobile sur la départementale et la zone industrielle où travaillent 200 personnes. Le test du distributeur lui a permis de vérifier l’existence d’une clientèle. La mairie soutient le professionnel dans ses démarches pour trouver des locaux. Le boulanger a deux conditions : être visible depuis la route et avoir du stationnement. Aucun local existant ne répond alors à ces exigences.
L’investissement est porté par la mairie
Reste la possibilité de construire un local adéquat, un investissement qui dépasse, avec l’ingénierie, le million d’euros. L’idée d’une boulangerie municipale émerge, car l’entrepreneur ne peut pas porter seul un tel investissement. Le lieu repéré se situe à l’entrée de bourg, à proximité de la route d’accès de la zone industrielle. La commune fait réaliser une étude de marché avec la Chambre de commerce et d’industrie, qui conclut que le projet est viable. La communauté de communes du Pithiverais, qui a la compétence développement économique sur le territoire, incite la commune à se lancer, en la rassurant sur les financements possibles pour de type de projet. Elle fait le relais avec la région Centre-Val de Loire pour le montage des dossiers de subvention.
Des engagements réciproques
En février 2021, la municipalité sollicite l’Établissement public foncier local Cœur de France pour négocier l’acquisition de deux parcelles. Chose faite. Il assure le portage du foncier pour une durée prévisionnelle de quatre ans, avant rétrocession à la commune. La mairie s’engage à livrer un bâtiment fonctionnel et aux normes pour un commerce de bouche, en contrepartie d’un engagement formel du candidat à l’exploiter. Dans un tel projet, la difficulté majeure est bien de trouver le professionnel motivé et compétent. À Autruy-sur-Juine, le candidat était déjà gérant d’une boulangerie à Méréville et d’une autre à Étampes, récompensé pour la qualité de ses viennoiseries et baguettes. Les plans du bâtiment sont réalisés en concertation entre la mairie et le futur exploitant, avec l’appui du département du Loiret pour l’ingénierie et l’assistance à maîtrise d’ouvrage. L’équipement professionnel en revanche est à la charge de l’exploitant.
Une boulangerie et plus encore
Les travaux démarrent en février 2024. En janvier 2025, c’est l’inauguration de la boutique constituée d’une boulangerie-pâtisserie, d’un coin épicerie et d’un snack de 12 places assises. L’épicerie de dépannage fait partie des conditions pour percevoir les aides publiques. Le gérant assure la mise en place de la boutique et la fabrication durant les six premiers mois, puis un apprenti formé prend la suite. « Cela a démarré très fort car la boulangerie était attendue. La boutique est belle et donne envie, mais c’est la qualité du produit qui fait que les clients reviennent ! Enfin, le gérant a embauché une habitante de la commune, cela contribue aussi au succès de son commerce », conclut Christophe Guerton.
Financement et perspectives
Sur une dépense d’investissement de 1,134 million d’euros, le projet a obtenu 728 000 euros d’aides :
- 228 000 euros du département Loiret
- 285 000 euros de la région Centre-Val de Loire
- 215 000 euros de l’État
En cas de départ, le boulanger est tenu de proposer un repreneur. La commune loue les murs pour un loyer mensuel de 1 000 euros. Le loyer couvre les échéances de l’emprunt sur 20 ans. La commune d’Ascoux, dans le département, qui a réalisé un investissement de ce type, a fini par revendre la boutique à l’exploitant. Dans le cas d’Autruy-sur-Juine, la revente n’est pas d’actualité, il faut laisser à l’exploitant le temps de s’installer.
Commune d’Autruy-sur-Juine
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