Grenoble Alpes Métropole : les murs font leur festival !

Le Street Art Fest Grenoble Alpes déploie ses interventions artistiques sur plusieurs communes de la métropole grenobloise. Organisé par une association, la manifestation est soutenue et accompagnée par ses partenaires publics. Le parcours des œuvres fait découvrir de nouvelles facettes du territoire. 

Né à Grenoble en 2015, le Grenoble Street Art Fest organise en 2019 sa cinquième édition. Il s’appelle désormais Street Art Fest Grenoble Alpes, afin de souligner son identité métropolitaine : outre la ville-centre, la manifestation s’étend sur trois des 49 communes de la métropole grenobloise (443.000 habitants). L’ambition affichée dès l’origine est de présenter durant chaque mois de juin toutes les formes de street art : muralisme, collage, pochoir, graffitis ou encore lettrages au travers d’expositions, de visites, de conférences, d’ateliers, de projections et même d’une course à pied pour l’édition 2019 !

Art urbain pour tous

Porté et organisé par l’association Spacejunk, le festival a été proposé par son fondateur, Jérôme Catz, en 2014 à la nouvelle municipalité grenobloise. "L’idée était de proposer du street art dans le centre-ville et dans le patrimoine, et pas seulement dans les quartiers politiques de la ville, se souvient la maire adjointe aux cultures de Grenoble, Corinne Bernard. Or la nouvelle équipe souhaitait que chaque Grenoblois et Grenobloise rencontre l’art dans sa journée." L’opération reçoit ainsi le soutien de la ville, mais aussi de la métropole au titre de la compétence attractivité.

Périmètre élargi pour éviter la saturation…

La production de chaque édition du festival est importante : 40 nouvelles réalisations en 2019 viennent compléter les 136 fresques déjà existantes ! "Il faut gérer les demandes pour continuer à voir les montagnes et les autres œuvres, sourit l’élue. Certains quartiers sont saturés, il faut aller voir ailleurs et le faire en bonne intelligence." Le parcours des fresques réalisées suit désormais celui du tramway vers les villes de Fontaine, Saint-Martin-d’Hères, Le Pont-de-Claix et le campus. Les communes de Vif, Gières, La Tronche et Échirolles sont sur les rangs pour les prochaines éditions.

… et créer des parcours en lien avec les collectivités

"La logique de développement du festival consiste à créer des parcours dans certains quartiers afin de faire sens et d’offrir des itinéraires de balades. Et si possible sans la voiture", indique le fondateur, Jérôme Catz. L’association organisatrice s’appuie sur les collectivités, tant au niveau des demandes d’autorisation que de l’urbanisme réglementaire, sans compter le travail de coordination des élus et des techniciens dans les quartiers.

Grande liberté artistique

Les bâtiments privés, de type copropriété, représentent 80 % des murs du festival. "C’est alors le propriétaire qui arbitre le choix de l’artiste et de l’œuvre", explique le fondateur, qui limite ce choix à trois propositions. Il en va différemment des murs municipaux. "La ville de Grenoble est exemplaire sur la liberté artistique : nous avons une carte blanche totale sur les murs appartenant à la mairie, en dehors bien sûr des sujets de religion, de sexe et de haine, précise-t-il. Cela permet d’offrir la palette la plus représentative de ce qu’est le street art". La ville implique néanmoins les agents qui travaillent dans les bâtiments concernés afin de recueillir leurs sentiments sur les propositions des artistes.

Retombées locales et touristiques

"La rencontre a été fantastique avec les Grenoblois, juge la maire adjointe aux cultures. Encore aujourd’hui, je reçois deux mails par semaine pour me demander des fresques sur les murs !" Dans les copropriétés porteuses d’une œuvre, la réalisation artistique crée du lien social. Du point de vue des acteurs du tourisme, "les hôteliers cite le festival comme un événement qui attire des visiteurs, et les parcours organisés par l’office de tourisme affichent complet", se félicite l’élue. Un engouement qui devrait se prolonger après l’édition 2019 et l’accueil du célèbre Shepard Fairey, nouvelle star du street art mondial !

Budget porté par des sponsors privés

La première édition du festival en 2015 affichait un budget de 110.000 euros, alors que la ville de Grenoble n’avait participé qu’à hauteur de 9.000 euros. En 2018, le budget est passé à 550.000 euros, avec 24 % de financements publics. Cette forte proportion de fonds privés s’explique par l’expérience de sponsoring du fondateur, ancien snowboarder professionnel. Il a notamment réuni de nombreux mécènes en nature, qui par exemple mettent à disposition de la peinture et des nacelles pour peindre les murs. Selon la maire adjointe, "ce n’est pas un festival de la ville, mais d’une association, le territoire est dans l’accompagnement plutôt que dans le faire, c’est comme cela que nous sommes en transition". C’est aussi une nécessité face aux baisses de dotations.

Commune de Grenoble

Nombre d'habitants :

118100
11 Boulevard Jean Pain
38000 Grenoble
contact@grenoble.fr

Corinne Bernard

Adjointe aux cultures

Spacejunk Grenoble

15 rue Génissieu
38000 Grenoble
grenoble@spacejunk.tv

Jérôme Katz

Fondateur et directeur du festival

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