Le Siom de la Vallée de Chevreuse collecte les biodéchets en porte-à-porte (91)

Devançant l’entrée en vigueur de la loi AGEC, le Syndicat intercommunal des ordures ménagères (Siom) de la Vallée de Chevreuse a mis en place dès 2022 un dispositif évolutif de tri des biodéchets avec une collecte en porte-à-porte. Leur valorisation par méthanisation sert à chauffer des habitations. 

Le Siom de la Vallée de Chevreuse a pris les devants sur le droit européen et la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) de 2020. Cette dernière oblige les collectivités territoriales à proposer à leurs administrés une solution de tri des biodéchets alimentaires pour ensuite les valoriser. Depuis avril 2022, d’abord dans les quartiers pavillonnaires puis dans l’habitat collectif, le Siom de la Vallée de Chevreuse organise une collecte en porte à porte des biodéchets, sur la base du volontariat.

Le président du Siom, Jean-François Vigier explique que « dans les quartiers concernés, ce nouveau service est couplé à une baisse de la fréquence de collecte des ordures ménagères. En effet, le volume des ordures ménagères diminue quand les biodéchets sont triés à part. » Concrètement, la collecte passe de 2 à 1 fois par semaine dans le pavillonnaire et de 3 ou 4 fois à 2 ou 3 fois par semaine dans le collectif. Cette diminution des tournées de collecte est décidée en accord avec les maires des communes du territoire. La réduction de la quantité des ordures ménagères à collecter est d’autant plus importante que le tri des biodéchets s’ajoute au tri des emballages dans les bacs jaunes, déployés dès 2016 sur le territoire du Siom. Enfin, 4 000 composteurs individuels ont été distribués aux habitants au cours de ces dernières années.

Réduction des erreurs de tri

« La collecte en porte à porte est une solution très opérationnelle, qui réduit sensiblement les erreurs de tri notamment auprès d’habitants volontaires et donc motivés », remarque Jean-François Vigier. Les habitants jettent leurs biodéchets dans le bio-seau remis par la collectivité, puis les mettent dans un sac et dans le bac qui leur est dédié. Le pack est fourni par le Siom.

Les biodéchets sont ensuite transportés dans une usine de méthanisation de Seine-et-Marne qui les utilise pour produire du gaz, revendu à GRDF. Ce gaz sert à chauffer les habitations situées à côté de l’usine. Cette valorisation fait des biodéchets une ressource et contribue au développement d’une économie circulaire, ce qui est l’objectif de la loi AGEC. 

Bien informer les habitants

Évidemment un tel dispositif doit s’appuyer sur la bonne volonté des habitants et d’abord sur leur information : « Nous avons beaucoup communiqué sur ce sujet avant, pendant et après le lancement de cette opération », rappelle le président du Siom. Tracts dans les boîtes aux lettres, réseaux sociaux, magazines municipaux, presse locale ont notamment été convoqués pour informer les citoyens du nouveau dispositif.

Un dispositif vertueux mais coûteux

Financé par la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), le tri/collecte/valorisation des biodéchets est certes un dispositif vertueux mais son coût annuel s’élève à 400 000 euros. « C’est un surcoût pour le syndicat et les communes, sans compensation par l’État et dans un contexte inflationniste qui pèse sur les finances locales », constate le président du Siom. « À elle seule, la hausse de la taxe sur les activités polluantes (TGAP) représente déjà une augmentation d’un million d’euros sur la période 2021-2025, c’est pourquoi nous demandons son fléchage sur la transition énergétique. » Le Siom a aussi lancé une étude pour s’équiper de son propre méthaniseur, mais les données doivent être consolidées, pour ce qui concerne le gisement, aussi bien que pour l’investissement. En effet, un tel équipement suppose d’être bien dimensionné pour traiter la totalité des biodéchets. Il faut aussi disposer d’un site adapté. 

Augmenter le nombre de ménages adoptant le tri des biodéchets

Mis à part l’équilibre financier encore à trouver, le dispositif mis en place fonctionne bien, selon Jean-François Vigier. « Nous avons pour objectif de mobiliser de plus en plus d’habitants en communiquant notamment sur le caractère obligatoire de cette collecte, sur la sensibilisation des habitants à l’économie circulaire et ses avantages comme la production d’énergie à partir des biodéchets. » Trois solutions sont proposées aux habitants : la fourniture de composteurs pour qu’ils traitent eux-mêmes leurs biodéchets, le porte-à-porte et bientôt l’installation de points d’apport volontaire sur les communes du Sium avec l’accord des maires. À ce jour 6 000 foyers (soit 6,5 % des ménages du territoire) sont inscrits à la collecte en porte-à-porte, à comparer aux 3 351 inscrits en avril 2022. 

Les chiffres clés du tri, de la collecte et de la valorisation des biodéchets

14 marchés alimentaires du territoire (21 communes) sont en train de rejoindre la démarche de tri des biodéchets depuis son lancement en 2022. 63 kg par an de biodéchets sont collectés auprès des ménages pour un total de 552 tonnes valorisées au 1er janvier 2024. Le coût par habitant du service de collecte et de traitement s’élève à 35 euros hors taxe. 

Syndicat intercommunal des ordures ménagères de la Vallée de Chevreuse

Nombre d'habitants :

207599

Nombre de communes :

21
Avenue des deux Lacs
91 140 Villejust

Jean-François Vigier

Président

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