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Parcs naturels régionaux - Gaz de schiste : "Les Dreal continuent de délivrer les permis"

Au lendemain de l'adoption définitive par les députés de la proposition de loi sur les huiles et gaz de schiste (voir ci-contre notre article de ce jour), les parcs naturels régionaux restent très remontés. Si le texte, qui doit encore être adopté par le Sénat le 30 juin, interdit l'usage de la technique dite de "fracturation hydraulique", il autorise des expérimentations scientifiques sous contrôle public. Or, "aujourd'hui les Dreal [directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement, NDLR] continuent à instruire les permis", s'est insurgé Jean-Louis Joseph, le président de la Fédération des PNR, lors d'une conférence de presse, le 22 juin. Selon lui, sept parcs, dont le sien, le PNR du Luberon, seraient concernés par ces permis. "Le site des Ocres dans le parc du Luberon fait l'objet d'un permis, une délégation du parc est allée voir le Dreal la semaine passée", a-t-il précisé, en présence des vice-présidents de la fédération.
Le président de la fédération demande que "la parole de l'Etat soit respectée". Il s'est aussi inquiété des déclarations dans Le Monde daté du 21 juin de Martin Schuepbach, le PDG fondateur de Schuepbach Energy, l'une des sociétés ayant obtenu des permis d'exploitation en France, selon lequel les forages par hydrofraction rendrait impossible la pollution des nappes phréatiques. "Qui sait par exemple que les nappes phréatiques se situent à 200-300 mètres sous le sol, que les forages atteignent jusqu'à 2000-3000 mètres, et que la manière dont le gaz est récupéré rend impossible la pollution de ces nappes", affirme le PDG américain, dans le quotidien. Un argument que les PNR réfutent en bloc. "Dans le Luberon qui a un relief karstique avec des galeries en grande profondeur, comment assurer que la Fontaine de Vaucluse ne serait pas touchée ?", s'est interrogé Jean-Louis Joseph.
"Là on va se battre, le réseau est derrière", a assuré le président de la fédération pour qui "les lobbies sont passés derrière" le texte. "On veut la réforme du droit minier, on a un code gazeux", a-t-il encore déclaré.

Michel Tendil

Un texte d'orientation politique en mars

Les 46 parcs naturels régionaux doivent se retrouver les 7 et 8 juillet prochains à Forcalquier-Lurs pour discuter des pistes de réflexion de leur mission "Avenir des parcs". Les PNR sont en quête de reconnaissance dans le contexte de la réforme territoriale alors qu'ils s'estiment être les pionniers de l'intercommunalité en France. Ils devraient présenter en mars prochain un texte d'orientation politique dans la perspective des élections présidentielles et législatives, reprenant leurs priorités en matière d'aménagement du territoire et de défense de la nature. Les PNR s'inquiètent notamment de l'avenir de leurs financements après 2015.

M.T.
 

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