Infractions liées au numérique : les femmes deux fois plus victimes d'une atteinte aux personnes que les hommes

Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) publie pour la première fois fin avril 2024 une étude sur les infractions liées au numérique enregistrées par les services de police et de gendarmerie sur la période 2016-2023. Le champ des "infractions liées au numérique" désigne ici les crimes et délits commis à l'aide d'un outil numérique.
Sur cette période, les atteintes "numériques" aux biens augmentent de 8% en moyenne par an tandis que les atteintes à la personne en lien avec le numérique progressent de 9% en moyenne par an. En 2023, 15.900 atteintes aux institutions commises dans le cyberespace ont été enregistrées et 1.270 atteintes aux législations spécifiques au numérique. Au total, ce sont près de 1.730.000 crimes et délits enregistrés "qui peuvent être considérés comme liés au domaine numérique mais ces derniers sont de natures très hétérogènes, ce qui nécessite de les analyser séparément", souligne le SSMI.

Les victimes d'atteintes "numériques" aux biens sont tout autant des femmes que des hommes (49% versus 51%). A contrario, les femmes sont deux fois plus victimes d'une atteinte aux personnes dans l'espace numérique que les hommes (67% vs 33%). Le nombre de mineurs victimes d'une atteinte en lien avec le numérique a augmenté de 12% en moyenne par an entre 2016 et 2023. Les mis en cause sur l'ensemble de la période pour des crimes ou délits "numériques" sont majoritairement des hommes âgés de 18 à 44 ans (60%).

À noter que les fraudes à l’identité "numériques" feront l'objet d'une expertise approfondie dans de prochains travaux. L'étude se contente de mentionner une évolution annuelle moyenne de 25%, de 3.290 en 2016 à 15.900 en 2023, une augmentation significative à surveiller donc.