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Accès aux soins - Installation des médecins : la position du conseil de l'Ordre séduit les collectivités

Le 29 mai dernier, le conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) prenait position en faveur de mesure très directives - sinon contraignantes - sur l'installation des jeunes médecins (voir notre article ci-contre du 30 mai 2012). Cette déclaration a aussitôt suscité des réactions très intéressées de la part des associations de collectivités territoriales, inquiètes de l'extension des "déserts médicaux".
La Fédération des villes moyennes (FVM) tient ainsi "à saluer le sens des responsabilités du conseil de l'Ordre, qui lève le tabou de la liberté d'installation des médecins et ouvre le débat sur la question sensible de la démographie médicale". L'association estime que "par ses recommandations, le Cnom ouvre la voie à une évolution législative très attendue par la population". Plus revendicative, l'association Villes et banlieues "sonne l'alerte sanitaire dans les banlieues" et estime que la prise de position du Cnom "marque une avancée importante dans la problématique de l'accès aux soins". Renaud Gauquelin - son président et maire de Rillieux-la-Pape (et médecin généraliste) - estime que "la liberté de s'installer des médecins ne peut mettre en danger celle de se soigner !". L'association considère que "si des mesures incitatives notamment financières ont été mises en place, leurs mauvais résultats et la dégradation des conditions sanitaires dans ces quartiers montrent qu'il faut prendre aujourd'hui des mesures plus coercitives".
L'Association des petites villes de France (APVF) - présidée par Martin Malvy et qui a déjà publié plusieurs livres blancs sur le sujet - se veut plus conciliante. Elle "appelle le gouvernement à se saisir sans tarder de cette question de l'égalité d'accès aux soins sur tout le territoire" et "s'affirme d'ores et déjà disponible pour porter des propositions auprès de la ministre des Affaires sociales et de la Santé, et tout particulièrement en matière de développement des maisons de santé". Mais l'APVF rappelle qu'"elle a toujours privilégié des solutions pragmatiques, privilégiant des dispositifs d'incitation à l'installation, notamment mises place par les collectivités", même si elle "n'a jamais totalement exclu que des solutions plus contraignantes s'avèrent nécessaires". L'Assemblée des communautés de France (AdCF) est sur une ligne voisine. Elle se réjouit que "ces recommandations du conseil national de l'Ordre ouvrent opportunément le débat sur plusieurs dispositions qui pourraient tendre vers meilleure maîtrise de l'offre de soins". Comme l'annonçait Localtis, elle constate toutefois que "ces dernières ont d'ores et déjà fait réagir les représentants de la profession et plus particulièrement les syndicats d'étudiants en médecine qui s'opposent à des obligations reposant sur les seules nouvelles générations".
Les précédentes prises de position en faveur de mesures contraignantes sur l'installation des médecins - Cour des comptes, Fédération hospitalière de France, groupe de parlementaires UMP... (voir nos articles ci-contre) - n'avaient pas suscité de telles réactions chez les élus locaux. Mais la prise de position "de l'intérieur" désormais affichée par le Cnom a fait tomber un tabou. Les associations d'élus rappellent d'ailleurs la récente création, au Sénat, d'un "groupe de travail sur la présence médicale sur l'ensemble des territoires" (voir l'encadré de notre article ci-contre du 30 mai 2012), dont les conclusions pourraient bien s'inspirer des recommandations du conseil de l'Ordre. 

 

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