La conférence Travail et Retraites s'intéressera aussi aux fonctionnaires
La conférence Travail et Retraites s'est ouverte ce mardi 4 novembre par une réunion de méthode, dans l'objectif de faire progresser le dialogue social sur ces sujets épineux et d'alimenter les débats en vue de la campagne présidentielle. La fonction publique est bien intégrée à cette conférence.
© Alexandra BONNEFOY-REA/Jean-Pierre Farandou, ministre du Travail, David Amiel, ministre délégué chargé de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, et les partenaires sociaux
Cette conférence, voulue par le Premier ministre après l'annonce de la suspension de la réforme des retraites de 2023, "est un lieu de débat et pas de négociation", avait expliqué la veille à la presse le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou. Il l'a présentée comme "une démarche de dialogue social qu'on souhaite mettre à côté du débat politique", lequel prendra le relais une fois que la conférence sera close à l'été 2026, "pas très loin du début de la campagne pour l'élection présidentielle".
Les organisations syndicales et patronales, à l'exception notable de la CGT qui a mis en avant un problème d'agenda, se sont réunies au ministère du Travail où Jean-Pierre Farandou et le ministre délégué en charge de la Fonction publique, David Amiel, leur ont proposé une méthode et un calendrier. Les débats se dérouleront au Conseil économique, social et environnemental (Cese) en présence des partenaires sociaux et d'experts, avec une première session plénière en décembre suivie d'ateliers qui se tiendront tous les mois ou mois et demi jusqu'à l'été prochain, puis une conférence de clôture.
Jean-Pierre Farandou entend davantage que par le passé lier les sujets travail et retraites : "débattre des retraites, c’est parler du travail, des conditions et de la qualité de vie au travail, des difficultés des salariés à se projeter tout au long de leur carrière, c’est interroger la capacité de notre économie à créer des emplois qualifiés", décrit le ministère. De ce fait, trois grandes thématiques ont été retenues pour l'organisation des travaux : "travailler mieux" (prévention, qualité de vie au travail…), emploi qualifié et parcours professionnels adaptés aux besoins des entreprises (avec un focus sur l'industrie), avenir des retraites (gouvernance, maintien dans l'emploi…).
Les enjeux du privé et ceux du public seront abordés, séparément. "Je tenais à ce que la fonction publique, avec ses spécificités évidemment, ne soit pas oubliée et soit pleinement intégrée à ce dialogue social" (ce qui n'avait pas été le cas lors du conclave), a souligné mardi David Amiel, considérant que "les défis du monde du travail sont en bonne partie les mêmes dans le privé et dans le public, qu'il s'agisse des conditions de travail ou des grandes transitions démographique, numérique et environnementale" et en rappelant que "les injustices des retraites des femmes se posent également dans le secteur public".
Des groupes de travail distincts, donc, sont toutefois prévus. Ce que regrette par exemple l'Unsa. "La volonté de 'saucissonner' les réflexions entre le secteur privé et le secteur public nous semble contre-productive. Les parcours professionnels ne sont plus linéaires : de nombreux agents passent de la fonction publique au secteur privé, et inversement. Ce phénomène, de plus en plus fréquent, se traduit notamment par une augmentation du nombre de 'polypensionnés'. Cela démontre qu’il n’est plus pertinent de traiter séparément les régimes ou les problématiques selon le statut des travailleurs", écrit le syndicat ce mardi dans un communiqué.