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Rapport Spinetta - La réforme du ferroviaire ne doit pas se faire "au détriment des territoires"... ni du climat

"Il ne serait pas acceptable que la réforme du système ferroviaire se fasse au détriment des territoires", a réagi dans un communiqué Hervé Maurey, président de la commission de l'aménagement du territoire et du développement durable du Sénat, ce 15 février. Tout en se disant "en phase avec un certain nombre de points du rapport de Jean-Cyril Spinetta" remis ce même jour au Premier ministre, comme "la priorité donnée à la régénération du réseau, la nécessité de traiter la dette, de moderniser la SNCF et de définir rapidement le cadre de la libéralisation du transport ferroviaire de voyageurs", le sénateur Union centriste de l'Eure estime que "la desserte ferroviaire ne saurait se limiter aux transports en zone urbaine et périurbaine et aux liaisons entre les principales métropoles françaises" et "doit concourir à l’aménagement du territoire."
"Ce rapport doit inciter le gouvernement à s’attaquer enfin à la réforme du système ferroviaire et en particulier à l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs, que la France doit mettre en œuvre rapidement pour respecter ses engagements européens, souligne-t-il. La proposition de loi que j’ai déposée dès septembre 2017 avec Louis Nègre, pourra prendre en compte le travail de M. Spinetta ainsi que l’avis du Conseil d’Etat, qui sera rendu très prochainement sur ce texte."

Les ONG environnementales au secours du train

Par ailleurs, plusieurs ONG environnementales ont dénoncé le rapport Spinetta au nom du climat. "C'est en donnant une solution de transport alternative à la voiture et à l'avion satisfaisante que le gouvernement pourra réduire les émissions de gaz à effet de serre, tout en désenclavant les territoires de manière cohérente avec les engagements qu'il a pris pour préserver le climat", souligne le Réseau action climat (RAC, fédération de 20 associations nationales). Selon une étude SNCF-Carbone 4, un voyage en train Intercités émet environ 15 fois moins de CO2 par passager que le même trajet en covoiturage, et 5 à 15 fois moins qu'en autocar, relève le RAC.
"Le train doit être encouragé tant pour les voyageurs que pour les marchandises", insiste la Fondation pour la nature et l'homme (FNH, ex-fondation Hulot), pour qui "réinvestir en particulier dans les lignes secondaires jusqu'à présent délaissées, est indispensable". En proposant de recentrer le réseau sur les seules zones urbaines et périurbaines, le rapport Spinetta représente, selon la FNH, "une menace pour l'accès de tous à la mobilité, la cohésion des territoires et le climat. La suppression d'un nombre trop important de lignes serait aussi contradictoire avec l'Accord de Paris" visant à juguler le réchauffement mondial. Pour la FNH, qui avait déjà dénoncé l'absence de volet ferroviaire dans le Plan climat du gouvernement, il faut "remettre les camions sur les rails", revaloriser les trains classiques qui "à 160 voire 200km/h ont leur place dans un futur écologique", et développer les services (par exemple organiser la complémentarité du train avec le vélo, les transports collectifs et les véhicules partagés). 

 

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