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Election virtuelle - La ville de Reims a fait une simulation de vote sur machine électronique

Comment faire face à l'appréhension légitime des citoyens qui vont utiliser une machine à voter lors des prochaines échéances électorales ? La ville de Reims a mené une simulation d'usage de ses machines, du 26 au 30 mars dernier. "Avec plus de 4.449 votants sur les 10 points de vote électronique répartis dans toute la ville, la consultation électronique rémoise a rencontré un fort succès", se réjouit la ville, dans son communiqué du 3 avril. Pour la petite histoire, la simulation du scrutin concernait une opération d'embellissement floral du centre-ville. Résultats : le magnolia sort vainqueur (1.491 votes), talonné par le rhododendron (1.150 votes), suivi du bambou doré (684 votes), de l'amélanchier (522 votes), du photinia (518 votes) et de 84 votes blancs.
En 2007, à l'occasion des différentes élections, la ville a choisi d'équiper la totalité de ses 94 bureaux de vote en machines à voter électroniques, à raison de deux machines par bureau. Testées avec succès en 2004, les 200 machines "Point et Vote plus" de la société espagnole Indra ont été acquises suite à un appel d'offres, pour 2.500 euros HT par machine, avec une subvention de l'Etat de 400 euros.

Le maintien du rituel républicain

"Le choix s'est porté sur les machines les moins chères de la consultation mais aussi les plus pratiques et les plus sécurisées", explique Mylène Ducret, directrice de l'administration générale de la ville. "Les machines maintiennent le rituel républicain puisqu'elles sont installées en isoloir. Elles permettent ainsi aux non- et malvoyants de voter sans l'aide d'une tierce personne grâce à un casque audio. Elles sont plus simples à utiliser qu'une carte bancaire, selon les seniors qui les ont testées", poursuit la directrice. "La machine est paramétrée par le service des élections de la ville, devant tout mandataire de candidat qui voudra bien y assister. Elle est ensuite scellée, placée dans un hangar sous vidéosurveillance puis installée le matin même du scrutin. Seul le président du bureau de vote et son assesseur, munis chacun d'une carte, peuvent l'initialiser puis éditer un procès verbal à blanc pour prouver qu'aucun votre n'y est déjà stocké. L'électeur peut vérifier que la carte qui lui est donné pour voter ne contient aucune donnée. Enfin, les machines sont programmées pour ne délivrer les résultats qu'à partir de la clôture des scrutins", martèle Mylène Ducret. Ultime argument : "Les machines ne sont pas connectées à internet et elles n'ont jamais connu la moindre mise en cause contrairement aux autres. D'ailleurs, elles ont reçu un agrément total et définitif du ministère de l'Intérieur à leur première demande !".
Compte tenu du succès de l'opération de simulation, une machine à voter restera à disposition des Rémois dans le hall de l'hôtel de ville et les six antennes de quartier pendant encore une semaine. "Reims n'est pas seulement une ville à grande vitesse pour le train, c'est aussi une ville TGV des nouvelles technologies", a conclu Mylène Ducret.

 

Luc Derriano / EVS